Après avoir convoqué de nouvelles élections législatives pour conforter sa majorité au parlement britannique, la Première ministre a finalement essuyé un échec cuisant, allant même jusqu’à remettre en question son avenir politique.
C’était un pari risqué, et elle l’a perdu. Alors que Theresa May cherchait à renforcer sa majorité au parlement, c’est finalement l’inverse qui s’est produit. Si les conservateurs sortent en tête de cette élection, la perte d’une douzaine de sièges leur retire la majorité absolue. Une défaite qui a plus que dégradé le leadership de la Première ministre, à seulement une semaine de l’ouverture des négociations à propos du Brexit.
Une Première ministre poussée vers la sortie
D’après un sondage YouGov, 48% des britanniques estiment que Theresa May doit démissionner, contre seulement 38% qui souhaitent la voir rester. L’addition est encore plus salée du côté de ses sympathisants, qui estiment à 60% que la Première ministre doit quitter ses fonctions. Au sein de son propre parti, on cherche déjà une porte de sortie à cette situation bancale. George Osborne, homme politique et membre du parti conservateur, a même déclaré sur la BBC: « Theresa May est une morte-vivante. La seule question est de savoir combien de temps elle restera dans le couloir de la mort« .
Cinq ministres auraient déjà apporté leur soutien à Boris Johnson, ministre des affaires étrangères et très engagé dans la campagne pro-Brexit, bien que ce dernier démente toute offensive envers la Première ministre – pour l’instant. Le leader du parti travailliste Jeremy Corbyn, qui sort de cette élection anticipée avec 29 sièges supplémentaires, espère aussi tirer profit de cette situation, et se dit prêt à présenter une alternative.
L’espoir d’une alliance avec le Parti Démocratique unioniste
Fragilisée, Theresa May a tenté de désamorcer le mouvement de fuite de ses soutiens. « Je vous ai mis dans ce pétrin, je vais vous en sortir » a-t-elle déclaré devant un parterre de conservateurs en colère lundi 12 juin. Car la cheffe du gouvernement a peut-être trouvé une porte de sortie qui lui permettrait de récupérer sa majorité au parlement britannique. En s’alliant aux 10 membres du Parti Démocratique unioniste (DUP), une formation ultraconservatrice d’Irlande du Nord, les conservateurs récupéreraient de justesse leur majorité absolue (326 sur 650). Mais là encore, cette alliance est loin de faire l’unanimité du côté des tories. Le DUP est réputé pour être un parti europhobe extrémiste, antiavortement et anti-homosexuel. Des positions qui restent en travers de la gorge de nombreux conservateurs.
Theresa May doit rencontrer la chef du DUP aujourd’hui dans l’après-midi pour continuer les négociations et essayer de sortir de cette situation délicate, à moins d’une semaine du début des négociations sur le Brexit.