Lundi 19 juillet 2016 le Parlement de Westminster a voté le renouvellement des ses quatre sous-marins nucléaires Trident pour un budget de plusieurs milliards de livres. Baptême du feu pour Theresa May la nouvelle Premier ministre, ce vote met à l’épreuve l’unité des différents partis politiques.
Une écrasante majorité en faveur du renouvellement
Le vote de lundi qui a duré toute la journée a tourné en faveur du renouvellement de l’arsenal nucléaire pour 472 voix pour et 117 contre. Le vote a été mené par les membres du parti conservateurs unifiés autour de leur nouveau leader, Theresa May. Le projet avait été initié en 2007 par le gouvernement de Tony Blair pour renouveler l’arsenal nucléaire des sous-marins jugé vieillissant et pour rester compétitif dans le club des grandes puissances nucléaires.
La Premier ministre a aussi déclaré qu’elle serait prête à autoriser l’emploi de cette arme si cela s’avérait nécessaire, et qu’il fallait du moins que ses ennemis la croient, ce qui était le but de toute dissuasion. Cette dernière se justifie par le retour de la belligérance russe et des remous en Asie Pacifique.
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Le projet a donc été arrêté sur un budget de 31 millions de livres (40 millions de dollars) par le ministre de la Défense, pour le renouvellement des quatre sous-marins d’ici à 2028. Ce coût pourrait s’étendre à 200 millions de dollars sur une trentaine d’années pour assurer le renouvellement des équipages et des têtes nucléaires. Selon les termes de Theresa May, « aucune dissuasion n’est peu coûteuse.
Trident fleuron de la dissuasion nucléaire
Les Tridents sont des missiles à tête nucléaire sol/air tirés depuis des SNLE (sous-marins nucléaire lanceur d’engins). La particularité des SNLE est d’être quasiment indétectables et de pouvoir tirer des missiles chargés d’ogives nucléaires depuis le fond des eaux. En cela, n’importe quelle puissance disposant d’une telle arme peut placer son sous-marin dans des eaux ennemies, subir une attaque nucléaire et quand même riposter en faisant de larges dégâts. Cette force de dissuasion exclue tout conflit entre puissances nucléaires en dépit des écarts de capacité militaire.
Les quatre sous-marins britanniques appartiennent à la classe Vanguard et sont équipés de missiles Trident II. Ils sont en service depuis 1994 et doivent le rester jusqu’en 2027. Il s’agit donc pour le Royaume Uni de proroger sa capacité de dissuasion nucléaire et de s’affirmer comme grande puissance militaire.
Une Ecosse solide et un Labour fragile
Le leader travailliste Jeremy Corbin a eu du mal à tenir son parti et à imposer une discipline de vote. Les députés du Labour ont voté des deux côtés donnant raison aux Tories. Les arguments avancés était ceux de l’illégalité des missiles Trident incapables de distinguer une cible militaire d’un hôpital ou d’une école tellement son rayon d’impact est important ; un arsenal ne répondant pas aux nouvelles menaces telle que le terrorisme ; un meilleur usage du budget pour renouveler les équipements de l’armée ; ou encore établir un leadership moral en encourageant le désarmement nucléaire.
Les plus fervents opposants au projet sont les députés écossais du parti indépendantiste le SNP où a totalité des 58 membres a voté contre. Ces derniers jugent le projet financièrement injustifiable et prônent une meilleur utilisation du budget pour les hôpitaux, les écoles et les forces de l’ordre.
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De plus, les sous-marins Vanguard mouillent dans le port de Faslane en Ecosse, et les Écossais sont très fortement opposés à la présence de ces armes dans leurs eaux. Une quelconque indépendance du pays remettrait en cause les plans du gouvernement. Une nouvelle fois soumis à Westminster, les députés écossais ne sont pas entendus.
Crédit photo à la Une : military-today.com