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Saint-Cyr : sept militaires jugés après une noyade lors d’un bizutage

Huit ans après la mort d’un élève officier noyé pendant un bizutage, le procès de septs militaires impliqués dans l’affaire a commencé ce lundi 23 novembre.

C’est huit ans après la mort de l’élève officier Jallal Hami que sept militaires comparaissent ce lundi 23 novembre devant le tribunal correctionnel de Rennes afin d’assumer les événements passés lors de cette nuit cauchemardesque. Parmi ces septs militaires convoqués, cinq d’entre eux sont des élèves officiers de l’époque et les deux autres sont des membres de la hiérarchie de l’école. Le directeur de l’école militaire Saint-Cyr Coëtquidan au moment des faits, le général Antoine Windeck a quant à lui obtenu un non-lieu.

“Toutes les conditions étaient réunies pour qu’un drame survienne”

Dans la nuit du 29 au 30 octobre 2012, Jallal Hami, un élève officier participe à une épreuve d’intégration pour l’école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. Jallal Hami est par la suite retrouvé noyé dans un étang dont la température de l’eau est de 9°C. Cela faisait parti du “bahutage” — un terme argot de Saint-Cyr qui désigne ce moment de bizutage où les premières années se voient être mis à l’épreuve par leurs aînés.

Le jeune homme de 24 ans fait à ce moment-là parti des autres élèves officiers qui s’apprêtent à participer à l’épreuve dans ce fameux étang de 43 mètres long. L’épreuve physique s’avère évidemment difficile : l’eau est froide, les élèves boivent la tasse, s’agrippent aux uns et aux autres. “Je pensais vraiment que j’allais me noyer et que c’était fini pour moi” a avoué un de ces élèves.

La disparition de Jallal est remarquée une heure après les faits. Les pompiers sont finalement prévenus et constatent d’un corps près de la berge à 2h35 du matin. “Toutes les conditions étaient réunies pour qu’un drame survienne” selon l’avocat de la famille de Jallal Hami, Me Jean-Guillaume Le Mintier.

“C’est le procès de quelques hommes” : le procès tant attendu

Après toutes ces années, la famille de Jallal Hami “attend de mettre des noms et des visages sur ce drame” comme l’explique Me Le Mintier. “Cela fait huit ans qu’ils attendent cette audience. Pour eux, ce n’est pas le procès de l’institution, c’est le procès de quelques hommes” a-t-il déclaré. Selon les dires de l’avocat, le plus compliqué pour la famille “c’est qu’on puisse oublier un homme dans l’eau et mettre 1h10 avant de prévenir la hiérarchie”.

La plupart des accusés devrait plaider la relaxe. Ils vont sans doute invoquer le besoin de prouver l’existence d’une “faute caractérisée” selon les termes de la loi. “Mon client attend avec sérénité et respect la décision qui sera rendue par la justice” a énoncé Me William Pineau, l’avocat du directeur de la formation au moment des faits — le général de brigade Francis Chanson. L’avocat a affirmé que “les preuves sont insuffisantes, il faut relaxer”. Pour Francis Chanson, tout est prévu pour éviter la condamnation de l’homicide involontaire — puni de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende.

Mais ce n’est pas le cas de Marc Assier de Pompignan, élève officier d’alors et aujourd’hui capitaine de l’Armée de terre qui a “choisi de ne pas discuter, même juridiquement, (de) l’infraction qui lui est reprochée” selon son avocat Me Thierry Fillion. L’actuel capitaine “se reproche depuis ce jour de ne pas avoir fait arrêter l’exercice”.

Le procès étant prévu sur la semaine, le verdict devrait être rendu le vendredi 27 novembre.

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