Dix pour cent devrait bientôt revenir sur France 2. D’ici, la série va faire son début juillet sur France.TV
Dix pour cent saison 1 c’est quoi? Mathias, Andréa, Gabriel et Arlette sont les piliers de la prestigieuse agence de comédiens ASK sous l’autorité de son fondateur Samuel Kerr. La mort soudaine de ce dernier fait vaciller l’équilibre fragile qui règne dans l’agence. Vont-ils parvenir à sauver leur agence?
Une écriture ciselée et maîtrisée. Fanny Herrero et sa team d’auteurs ont maîtrisé de bout en bout de ces deux premiers épisodes la conjugaison parfois difficile entre « le cas de l’épisode » (ici la guest à s’occuper) et les histoires des personnages récurrents. Notre confrère Alain Carrazé a fait un rapprochement très juste en comparant cette série à La loi de Los Angeles où de la même façon la vie du cabinet d’avocats se mêlait habilement aux histoires juridiques de la semaine. Mais on pourrait rapprocher Dix Pour Cent de toute autre série ambitionnant de raconter un univers professionnel. Et l’idée, certes déjà utilisée à maintes reprises, de créer le personnage de Camille comme porte d’entrée dans ce milieu que l’on ne connaît pas, permet à la série d’éviter de s’auto-centrer ce qui perdrait le spectateur.
Un casting réussi. Dans une série chorale, le casting est, avec la gestion de l’histoire, une donnée primordiale. Il faut d’abord que chacun des acteurs choisis joue son rôle correctement mais aussi que l’alchimie avec les autres se produise. Deux facteurs ici pleinement remplis. Bien sûr Camille Cottin (Connasse) semble devoir l’emporter, tout du moins d’un point de vue médiatique. Mais ce serait une grave erreur de négliger non seulement les 3 autres membres de l’équipe (Thibault de Montalembert, Grégory Montel et Liliane Rovère), mais aussi les autres comédiens de l’agence, comme Fanny Sydney (Hard) ou encore Stéfi Selma (Antigang). Dans le cas de cette dernière, bien que personnage très secondaire, on sent que les auteurs ont tout de même soigné ses répliques comme pour n’importe quel autre personnage. Un peu comme le soin apporté aux infirmières ou à Jerry dans Urgences. Il n’y paraît pas mais c’est un détail très important pour juger de la qualité d’écriture d’une série. Mention spéciale pour l’excellent Nicolas Maury, poil à gratter de l’agence…On adore déjà !
De vrais guests. Souvent dans les séries, les guests servent de faire-valoir, juste présents pour en mettre plein la vue. Dans Dix Pour Cent, non seulement les guests sont prestigieux, mais ils sont aussi réellement intégrés dans l’intrigue de chaque épisode. Avec une belle dose de second degré, ils sont un atout non négligeable à la série (le face à face Line Renaud-Françoise Fabian dans le second est savoureux). Mieux, ils n’écrasent jamais les récurrents de la série (preuve supplémentaire s’il le fallait de leur grande qualité de jeu).
Des dialogues jouissifs. Les grandes comédies populaires, celles qui restent, que l’on parle de cinéma ou de télé, sont celles dotées de grands et bons dialogues. Des dialogues qui font mouche. Qui restent. Que l’on ressort. Bref des dialogues que l’on n’utilise que trop peu souvent en télé mais qui sont ici tour à tour drôles, cyniques, incisifs.
Dix Pour Cent est sans aucun doute l’une des meilleures séries que France 2 ait proposé depuis longtemps. Si la qualité se maintient sur la saison 2, on tient une future grande série populaire de qualité. Car malgré son sujet, elle ne va jamais dans la « private joke » pour les gens du métier mais reste tout le temps faite pour un grand public. Une preuve supplémentaire de l’intelligence de l’écriture.
Une série créée par Fanny Herrero et écrite par Fanny Herrero, Quoc Dang Tran, Sabrina B.Karine, Camille Chamoux, Eliane Montane, Anaïs Carpita, Cécile Ducrocq, Benjamin Dupas, et Nicolas Mercier)
Crédits: © Christophe Brachet