Alors que la France renouvelle son contrat avec la multinationale Monsanto et ses pesticides pour 3 ans, plusieurs start-up françaises s’engagent pour une agriculture urbaine bio et écologique. Aquaponie, hydroponie, ou encore lombricompost : bienvenue dans l’agriculture du futur.
L’aquaponie, c’est quoi ?
Alors oui, l’aquaponie pourrait faire penser à un sport dont le concept serait de monter sur un poney qui nous emmènerait trottiner à travers des étendues d’eau. Et pourtant, rien à voir. Comme l’explique le docteur Marie Fiers, fondatrice du bureau d’études Urban Leaf : « L’aquaponie vient d’aquaculture (élevage de poissons) et d’hydroponie (culture de plantes hors sol). Nous développons des systèmes pour cultiver des plantes hors sol (sur des toits par exemple) et le principe c’est de combiner un élevage de poissons avec des cultures de plantes : les poissons vont nourrir les plantes grâce à leurs déjections. On prend l’eau du bassin à poisson et on l’emmène aux plantes pour les arroser et les nourrir grâce aux nutriments qui sont présents dans ces déjections. Les plantes vont en suite filtrer l’eau qui repart, purifiée, vers l’aquarium » Pour mieux comprendre le principe de l’aquaponie, voir le schéma ci-dessous.
Exemple d’un bassin aquaponique grandeur nature :
Urban Leaf, spécialisé dans les écosystèmes adaptés aux villes, travaille sur des projets de végétalisation, notamment celui entrepris par la ville de Paris : « Végétalisons Paris ». Parmi les différents objectifs ( jardinière sur les trottoirs, sur les murs, sur le mobilier urbain etc), la mairie souhaite végétaliser jusqu’à « 100 hectares de toitures d’ici 2030, ce qui est énorme« , précise Mme Fiers.
Les fermes et potagers urbains
La start-up Cueillette Urbaine, en association avec Urban Leaf, propose deux concepts innovants. Le premier : les fermes urbaines multi-fonctionnelles. Ces fermes dont la particularité est de faire pousser des variétés rares et anciennes, ont pour but d’être associées à un espace de restauration, un supermarché ou une épicerie utilisant les produits de l’agriculture urbaine. Le tout en respectant l’environnement grâce notamment au Lombricomposteur, comme le présente le co-fondateur de Cueillette Urbaine, Pierre-Frédéric Bouvet : « Nous recyclons les déchets non alimentaires et cartonnés, en mettant des vers de terre dans un bac avec un tube tube troué tout autour. Les verts vont venir dégrader la matière à l’intérieur du tube et ça va se diffuser dans le bac. Cela permet d’avoir une fertilisation organique, naturelle et de ne pas ajouter d’engrais ».
La deuxième proposition : le potager participatif d’entreprise. La start-up propose de mettre en place des potagers sur le toit des entreprises (par exemple) et d’accompagner les employers avec des formations pour leur expliquer notamment quand semer ou comment récolter mais aussi des ateliers cuisine. De plus, Cueillette Urbaine propose l’installation d’un mur végétal en hydroponie, spécialement conçu pour la culture de plantes aromatiques et médicinales.
Tout comme sa voisine de stand, lacitrouille.fr propose également des potagers entièrement bio et sains pour la planète en se basant sur l’utilisation de la permaculture, une « rotation des cultures qui permet de ne jamais enrichir la terre par autre chose, comme des engrais », précise Carlie Lavie, co-fondateur du projet. Leur particularité ? ils sont déjà prêt-à-poser. Terreau bio, plants bio, vous l’aurez compris, toujours pas de traces de Monsanto ici. Le principe, c’est que la pellicule de livraison est également biodégradable et « une fois que c’est implanté chez vous, la pellicule se dégrade et le potager prend racine directement dans le jardin », explique Monsieur Lavie.
Pour faire avancer l’agriculture urbaine, l’AFAUP (Association Française dAgriculture Urbaine Professionnelle) regroupe plusieurs star-up, consultants, fournisseurs… qui travaillent pour une agriculture responsable. À vous de jouer !