Les polémiques sur la Seine sont nombreuses : pourra-t-on s’y baigner pour les Jeux Olympiques ? Jusqu’à quelle partie du corps du zouave est-elle montée pendant la crue ? Souvent, la focalisation est inhérente à la capitale. Comme si la Seine ne coulait qu’à Paris. L’appel à projet « Réinventer la Seine » a comme idée principale de réaménager l’Axe Seine, avec une meilleure connexion entre la capitale et les villes que sont Rouen et Le Havre.
Une ville-monde + des métropoles régionales + un fleuve :
Voici l’addition à prendre en compte pour partager la gestion de ce grand projet. Ainsi, l’édito de l’appel lancé le 14 mars 2016 est signé par François Philizot (délégué interministériel au développement de la Vallée de la Seine), Anne Hidalgo (Maire de Paris aussi présentée en tant que 1ère Vice-Présidente de la métropole du Grand Paris), Frédéric Sanchez (Président de la Métropole Rouen Normandie) ainsi qu’Edouard Philippe (Maire du Havre). Il s’agit de dépasser le cadre du Grand Paris pour un projet encore plus étendu qui vise à donner une ouverture maritime satisfaisante à la « ville-monde » qu’est Paris. Réussiront-ils à en faire profiter les ports situés entre la Manche et la capitale ?
L’économie en jeu :
Les enjeux sont importants puisqu’en plus du vécu du fleuve, ce sont les interactions entre les ports du Havre, de Rouen et de Paris qui sont au centre des interrogations. Ces interactions sont voulues comme s’inscrivant dans le cadre de vie des habitants. Tout en rendant le territoire « attractif ». Sacré enjeu que l’on peut interpréter comme des utilisations du langage spécifique politique dans le but de promouvoir un projet mêlant tous les grands enjeux contemporains. En effet, en regardant les enjeux réunis de la Normandie et de l’Ile-de-France, le vivre ensemble disparaît derrière l’utilisation « de façon optimale » d’un « espace densément occupé » ou encore la consolidation des « filières industrielles interrégionales« .
« L’innovation et le fleuve deviennent (…) les deux fils rouges » :
Les acteurs pilotant ces futurs projets sont désireux de remettre la Seine au centre de la concurrence actuelle : plus performant, plus innovant. L’expérimentation qui se veut être au cœur de cette grande idée peinera surement à réussir à remplir toutes les conditions environnementales (qui ont l’air chères à Anne Hidalgo), sociales (pour que le fleuve soit un peu recentré au sein des activités des habitants le bordant) et économiques.
La remise des offres finales de la 1ère vague aura lieu le 3 octobre prochain. Nous y découvrirons qui sont les futurs réinventeurs de la Seine.