L’ancienne Présidente du Parlement s’est jointe au cortège des manifestants. Si elle a affirmé être venu saluer au pied de son immeuble les personnes mobilisées, sa présence a tout de même surpris.
Mme. Veil mains dans la main avec le peuple de droite opposé à un projet de société ? Une première. Car c’est contre sa propre famille politique que l’ex-ministre de la Santé avait dû batailler pour obtenir la légalisation de l’avortement. Avant 1975, 300 000 femmes avortaient clandestinement chaque année. Autant de délinquantes, donc, au regard de la loi pénale de 1920. Simone Veil décidait d’en finir avec cette hypocrisie ambiante, jouant la porte voix d’un mouvement féministe grandissant. De nombreux députés, masculins, ça va de soi, s’étaient alors insurgés, qualifiant même de nazie et d’eugéniste la rescapée d’Auschwitz. Après des mois de débats houleux et d’opposition de la part de l’Eglise, la loi avait tout de même été adoptée le 17 janvier 1975, en grande partie grâce aux votes de la gauche. Le scénario semble une nouvelle fois s’esquisser autour du projet de loi du gouvernement Hollande, alors que le noyau dur des opposants est composé de nombreux fidèles. Simone Veil est aujourd’hui encore ancrée dans l’inconscient collectif comme figure de proue du mouvement féministe. C’est dans ce sens que sa solidarité affichée avec les antis-mariage gay dérange.
De nombreuses personnalités
La figure politique préférée des Français, tous bords politiques confondus, n’était pas le seul visage célèbre du cortège qui a traversé Paris ce dimanche. La droite multiple, de l’UDI au Front National, avait répondu présent. Laurent Wauquiez (UMP), Louis Alliot (FN), Guillaume Pelletier (UMP), se sont fièrement affichés aux côtés des centaines de milliers de manifestants. Mais c’est surtout Frigide Barjot qui a attiré les regards. Sous l’œil de toutes les caméras, l’humoriste catholique apparaît depuis quelques semaines comme la chef de file du mouvement engagé. Si tout ce beau monde avait à cœur de dénoncer l’homophobie, un certain malaise s’est néanmoins installé lorsque le porte parole de « Plus gay sans mariage » (association d’homosexuels opposés à la loi) a comparé F.Hollande à Hitler. Un parallèle qui n’a pas dû laisser Simone Veil insensible.