En clôture de la quatrième journée du tournoi des Six Nations, le XV de France s’est facilement imposé face à l’équipe d’Italie (0-29), au Stade olympique de Rome. Après une première moitié de tournoi décevante, les Bleus ont rendu une copie très correcte, profitant de la faiblesse chronique des Transalpins pendant tout le match. Un bol de confiance avant d’affronter l’Angleterre la semaine prochaine à Twickenham.
L’heure de la révolte a sonné, et visiblement le XV de France l’a entendue. En trois matches des Six Nations 2015, les joueurs de Philippe Saint-André n’avaient pas vraiment rassuré. D’une victoire très étriquée face à l’Écosse au Stade de France (15-8), à deux défaites assez inquiétantes contre l’Irlande (18-11) et le pays de Galles (13-20), Thierry Dusautoir et ses hommes inquiètent, à quelques mois de la Coupe du monde en Angleterre. Ce match en Italie, chez une équipe remotivée par sa victoire en Écosse il y a deux semaines (19-22), était couperet pour éviter que le XV de France ne perde toute crédibilité aux yeux de son public, et tombe dans une spirale négative dont il aurait été très long de sortir. D’autant que le spectre des deux défaites consécutives à Rome (en 2011 et 2013) plane encore…
Le match démarre dans une tension particulière, entre deux équipes très remaniées par rapport aux précédents matches. Du côté français, Philippe Saint-André n’a pas hésité à renouveler la moitié de son équipe, huit éléments exactement, avec même deux premières titularisations, celles de l’ailier clermontois Noa Nakaitaci et du troisième ligne rochelais Loann Goujon. Un pari risqué, mais qui semble payer. Un jeu très fermé donne un score nul et vierge après 20 minutes, ponctué par un manque de réussite des deux côtés (deux échecs italiens contre un français). Un en-avant transalpin donne à la 29e minute une nouvelle occassion de scorer à Camille Lopez ; l’ouvreur français ne manque cette fois-ci par les perches (0-3). L’indiscipline italienne corse l’addition, et la France mène 0-9 à la mi-temps.
PAS UN GRAND NIVEAU, MAIS UNE CONFIANCE À BLOC
Au retour des vestiaires, Camille Lopez, blessé à la cheville, cède sa place à Jules Plisson. Après une première mi-temps sur courant alternatif, les Bleus augmentent l’allure : après avoir creusé à l’écart à 0-12 par une nouvelle pénalité, un beau renvoi de Spedding offre une course tranquille à Yoann Maestri, qui vient aplatir dans l’en-but italien à la 46e minute ; Plisson continue son sans-faute, et ça fait 0-19 pour les Français. Voilà qui place le XV de France dans une position très confortable. Très faibles et multipliant les en-avants, les Italiens subissent, et concèdent une nouvelle pénalité (0-22). La fin du match est tout en contrôle pour les Bleus, qui plantent même un ultime essai à la dernière minute par Mathieu Bastareau. Plisson transforme, et ça fait 0-29. Un score qu’on a pas vraiment vu passer !
Le score est important, peut faire penser à une domination sans faille du XV de France. Certes, il y a eu du beau jeu du côté français, mais les Bleus ont surtout profité des erreurs italiennes, et ont commis beaucoup de fautes de main en début de partie. Il en reste qu’un tel score fait beaucoup de mien au moral d’une équipe en manque de confiance et de résultats modèles. Un moral gonflé à bloc qu’il faudra conserver pour le déplacement à Twickenham, contre l’Angleterre, samedi prochain. Les Anglais ont justement dominé l’Écosse (25-13), pendant que le choc Galles-Irlande a débouché, au terme d’un match très physique, sur une victoire des Gallois (23-16). Les Bleus conservent une chance infirme de remporter le tournoi, mais pour cela, il faudrait qu’ils s’imposent, et que l’Italie et l’Écosse gagnent aussi. Pas gagné…
Les Anglais en bloc pour se féliciter de leur performance contre l’Écosse | Icon Sport
Photo de Une : AFP