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L’Etat islamique en guerre contre la culture

Monuments, livres, éducation, l'Etat islamique s'attaque à toute forme de culture

Depuis quelques semaines, l’Etat islamique s’attache à mettre en scène la destruction du patrimoine historique de l’Irak. Une stratégie qui s’inscrit dans la droite ligne de la lutte acharnée que mènent les djihadistes contre la culture.

Le musée de Mossoul, l’ancienne capitale assyrienne de Nimrud ou encore la cité parthe de Hatra. Ces trois merveilles irakiennes ont été et sont toujours le théâtre malheureux de destructions de l’Etat islamique. Le 26 février dernier, une vidéo était diffusée montrant des partisans de l’organisation terroriste littéralement saccager le musée de Mossoul. Ce musée de la deuxième ville la plus importante d’Irak, sous contrôle djihadiste depuis juin 2014, abritait de très nombreuses sculptures et œuvres datant du VIIe siècle av. J.-C.

Quelques jours plus tard on apprenait que Daech, acronyme arabe de l’Etat islamique, s’était mis à détruire, à l’aide de bulldozers,  les ruines assyriennes de Nimrud, cité fondée au XIIIe siècle av. J.-C, l’un des hauts-lieux de l’ancienne Mésopotamie, le berceau de l’Histoire. Enfin, Hatra, une cité construite il y a près de 2000 ans et classée au patrimoine mondial de l’Unesco, a été soumise à de lourdes charges explosives.

Au nom de l’idéologie

Pour l’Etat islamique, dont les membres sont partisans d’un islam ultra rigoriste, tout ce qui est antérieur à l’apparition de l’islam, vers 622 après J.C, est par défaut considéré comme profane et doit être détruit. C’est tout autant le cas pour les œuvres postérieures à l’islam n’entrant pas dans l’idéologie de Daech. Le but ultime de l’EI est de créer un califat, régi par la charia. Abou Bakr al-Baghdadi, avait d’ailleurs annoncé le rétablissement du califat, le 29 juin 2014, à cheval entre la Syrie et l’Irak, se proclamant lui-même calife.

Endoctrinement totalitaire

La plupart des livres de la bibliothèque de Mossoul ont été brûlés (PHILIPPEMERLE/AFP)

La plupart des livres de la bibliothèque de Mossoul ont été brûlés (PHILIPPEMERLE/AFP)

Afin d’imposer son idéologie, l’Etat islamique procède à un véritable endoctrinement de la population, digne d’un régime totalitaire. Mossoul, symbole de la censure culturelle exercée par l’EI, avait ainsi déjà connu l’éradication d’œuvres « non conformes » à l’islam, lorsque Daech avait brûlé plusieurs centaines de livres appartenant à la grande bibliothèque de la ville. Les djihadistes ont également étendu leur emprise sur l’éducation des jeunes, dans les villes qu’ils contrôlent. Là encore un acte anti-culturel, l’Etat islamique s’adonne également au trafic d’antiquités, qui est devenu une de ses sources de financement au même titre que la vente de pétrole.

Ces exactions culturelles ont bien évidemment été filmées par l’Etat islamique, toujours dans le but de choquer. Ce n’est pas un hasard si l’on voit apparaitre sur une vidéo de propagande, un garçon de 12 ans, français, abattre un soit-disant espion israélien. La culture, le nerf de la guerre.

Photo Une : Unesco

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