La SMEREP a rendu public ce mercredi 24 Juin un rapport sur les habitudes de vie et de santé des jeunes, âgés de 18 à 25 ans. Sexualité, drogues, budget et stress : beaucoup de résultats ont de quoi faire réagir.
500 étudiants et 654 adhérents SMEREP ont été interrogés pour cette enquête. Ce baromètre santé sert à mieux comprendre les habitudes de santé globale, nutritionnelles, affectives et sexuelles, de consommation de drogues, mais aussi le niveau de mal-être et de violence ressentis par les étudiants, et ainsi adapter la prévention. La conclusion ? Les campagnes de prévention et l’éducation au collège, lycée, et après ne sont pas adaptées aux étudiants.
VIDEO INTERVIEW PIERRE FAIVRE, RESPONSABLE DE L’ETUDE
Un manque criant d’éducation sexuelle
Beaucoup d’étudiants ont un comportement à risque, malgré plusieurs campagnes de prévention, et des cours d’éducation sexuelles, en plus de ceux dispensés normalement lors des cours d’SVT. 43% des étudiants ne se protègent pas systématiquement lors d’un rapport, augmentant sensiblement le risque d’infection ou de transmission du VIH, mais aussi d’autres Infections Sexuellement Transmissibles (IST).
Le port du #préservatif n’est pas un jeu. #Print de sensibilisation by @DurexFrance pic.twitter.com/WshAgStqCH
— Gauthier Sol (@GauthierSol) 26 Avril 2015
Les étudiants semblent conscients des risques théoriques : 85% utilisent le préservatif pour se protéger, 43% pour protéger leurs partenaires des IST. 73% nomment directement le VIH dans l’utilisation du préservatif. Cependant, la possibilité d’être infecté parait loin : 20% des étudiants expliquent avoir déjà oublié de se munir ou de porter un préservatif, et 35% ont déjà délibérément choisi de ne pas en porter à cause du manque de sensation provoqué.
La SMEREP préconise des cours d’éducation sexuelle plus adapté, avec des médiateurs spécialisé qui savent réellement parler aux jeunes. Des campagnes plus fortes sont aussi demandées, afin de rappeler aux étudiants que le risque est présent partout, tout le temps. Il faut rendre cette menace réelle. Les sujets du dépistage et de la pilule doivent être abordés, en parlant d’une « sexualité qui se construit à deux« .
Une prise de drogue non plus festive mais pour « décompresser«
La première prise d’alcool se fait à 16 ans en moyenne. Mais les premiers effets expérimentés ne se limitent pas à une simple ivresse : 52% ont expérimenté au moins l’un des symptômes suivants lors de la première consommation d’alcool : nausée ou vomissement (39%), trous noirs (16%), mais aussi sentiment de tristesse (13%), agressivité (6%) allant même jusqu’au coma éthylique dans 2% des cas.
Or, après ce premier essai, 86% des étudiants reconsomment de l’alcool, et 20% plus régulièrement et/ou en plus grande quantité, ce qui s’apparente à une forme d’addiction. Or, 40% des étudiants consomment de l’alcool pour décompresser, 4% par habitude et 2% par besoin : ces chiffres confirment la thèse d’une certaine forme de dépendance.
Concernant la première prise de cannabis, elle se fait jeune : 55% des premières expérimentations se font entre 15 et 18 ans. 17% des étudiants ont déjà fumé un joint, et la SMEREP considère que c’est un produit addictif pour 20% des consommateurs.
« Nous ne voyons pas les effets des différentes campagnes de prévention » conclu Pierre Faivre, responsable de cette étude. Plus d’éducation et plus de pédagogie sont préconisées par la SMEREP. En Suède, l’éducation sexuelle est assurée dès les plus jeunes âges, grâce à des clips vidéos. Un exemple à suivre ?