La Cour des comptes a publié hier son rapport annuel. Elle dénonce la facture salée de la SNCF et met en cause la gratuité du train pour les agents et leurs familles.
Les cheminots sont dans le viseur de la Cour des comptes. Les sages remettent en cause les « facilités de circulation » accordées aux agents et à leurs proches. Les conjoints et enfants des actifs et les agents retraités bénéficient de 16 voyages gratuits par an et de réductions de 90% sur le prix des billets. De plus, les parents et grands-parents des agents ainsi que ceux de leurs conjoints, ont quant à eux droit à 4 voyages gratuits par an.
Un dispositif d’origine
Ces avantages avaient été instauré à l’origine comme une «contrepartie de mobilité imposée aux personnels des entreprises de chemin de fer».
Ils existent « depuis sa création en 1938 ». Mais la Société Nationale des Chemins de fer Français a « progressivement amplifié ces avantages qui étaient à l’origine une contrepartie de l’exigence de mobilité imposée aux personnels des entreprises de chemin de fer », déclare la Cour des comptes.
Un bilan mitigé
La Cour des comptes relève néanmoins que le nombre de bénéficiaires a diminué de 10% depuis 2009. Cependant elle épingle le fonctionnement des avantages car elle souligne que les retraités continuent de bénéficier de ce dispositif. Ces derniers ajoutés aux proches des cheminots représentent près de 80% des bénéficiaires.
Fin 2011, ce n’est pas moins d’1.100.000 personnes qui profitaient de ces avantages. Selon les sages de la Cour « seulement environ 15% de cheminots en activité ». Pour elle, cela « pose un problème au regard de l’égalité d’accès au service public ferroviaire ».
La Cour des comptes a donné plusieurs conseils à la société ferroviaire : supprimer les avantages pour les parents et grand-parents des agents et des conjoints, augmenter le nombre de lignes et les « plages horaires interdites à l’usage des facilités personnelles de circulation ».
Mais cependant, la Cour ne préconise pas la suppression des avantages que la SNCF accorde à ses personnels, elle conseille d’en maîtriser l’ampleur et les coûts.