La crise ukrainienne, les déboires de Malaysia Airlines, 2 sujets qui ont tour à tour animé l’actualité en 2014. Cette fois-ci, les deux sont liés avec le crash d’un avion de la compagnie maudite, probablement des suites d’une attaque ukrainienne qu’on qualifiera de terroriste si elle est avérée. Aucun survivant, mais un nouveau sujet de tension internationale qui naît, sans l’ombre d’un doute.
Que de publicités négatives pour Malaysia Airlines ! Quelques mois après la disparition d’un de leurs Boeing qui a défrayé les chroniques, c’est un avion de ligne qui a été frappé jeudi dernier, provoquant la mort de 298 personnes. Mais cette fois ci, pas tant de suspense et de mystère par rapport au déroulement de la catastrophe. L’avion a tout simplement été la cible d’un tir de missile alors qu’il survolait l’Est de l’Ukraine. L’enquête est donc lancée depuis quelques jours et il semblerait que les séparatistes ukrainiens pro russes soient à l’origine de cette catastrophe. Une implication qui met également en cause le Kremlin, soupçonné de complicité.
Vers un retour de crise ?
La situation actuelle en Ukraine est très tendue, ce n’est plus un secret. Quelques mois auparavant, le conflit entre pro européens et séparatistes avait déjà provoqué des scènes de guerre civile un peu partout dans le pays. Le président Viktor Ianoukovytch fuit dans la nuit du 21 au 22 février dernier, la Crimée symbolise alors plus que jamais les tensions et finit par être annexée par le gouvernement de Poutine sans véritable réaction internationale. Et depuis, une lutte quotidienne entre les deux courants. Sauf que les projecteurs ne restent jamais éternellement au même endroit de nos jours, et on entendait moins parler des querelles de l’autre côté de l’Europe. Voilà que ce nouvel événement vient remettre le feu aux poudres.
Des circonstances à établir
Première interrogation : pourquoi viser un avion appartenant à une compagnie malaisienne (déjà tristement célèbre) et transportant des civils ? Simple acte terroriste ou terrible erreur de tir ? La deuxième hypothèse reste la plus logique, sachant que plusieurs avions de chasses ont déjà été détruits dans cette zone récemment. Mais elle reste controversée, la confusion entre ces deux types d’avions étant peu évidente du fait de la vitesse et de l’altitude des deux appareils qui diffèrent, entre autres.
Autre point à éclaircir : à qui la faute ? Pas trop de suspense à ce sujet, il semble convenu qu’il s’agit d’un coup des séparatistes
ukrainiens. Mais sont-ils censés être capable d’une telle force de frappe ? Officiellement non, mais les faits depuis ces derniers mois démontrent le contraire. La provenance de ces armes de guerre crée la polémique. De forts soupçons, pour ne pas dire accusations, reposent sur la Russie. La réaction de l’homme fort russe, Vladimir Poutine, reste indécise et devrait se préciser dans les prochains jours. Pour l’heure, il a semblé vouloir coopérer pour aider la résolution des mystères encore présents. Pas étonnant, puisque toute autre parole aurait été suspecte. Mais l’ensemble des déclarations côté Kremlin laisse penser que le plus grand pays du monde ne reconnaît pas avoir un quelconque lien avec l’armement de ceux qui souhaitent tant faire partie de la fédération. Étrange, voire impensable au regard des premiers éléments de l’enquête : tout d’abord, une vidéo amateur provenant des services de renseignements ukrainiens. Un camion russe transportant des missiles qui sont probablement les mêmes que ceux qui ont servi aux assassins. Plutôt accablant, mais apparemment pas suffisant pour inquiéter le géant. En effet, le gouvernement russe émet une toute autre version du drame. Un avion de chasse dirigé par les séparatistes aurait suivi l’appareil de Malaysia Airlines pendant de nombreux kilomètres avant de l’abattre par un tir aérien, selon des images satellites récupérées par le Kremlin. Des possibilités totalement différentes donc, et un contexte géopolitique de plus en plus intense qui fait presque resurgir les vieux démons de la guerre froide. Car de l’autre côté de l’Atlantique, on a aucun doute sur la provenance du missile qui a frappé l’avion. Pire, on accuse le groupe ukrainien présumé coupable de faire disparaître des preuves sur les lieux du litige, encore une fois avec l’aide de Moscou.
Un choc international
Du fait de la dimension internationale de cette tragédie (de nombreuses nationalités étaient représentées à bord), si il est avéré que l’implication russe a bel et bien eu lieu, les conséquences risquent d’être importantes. De manière générale, quelle que soit l’issue, des sanctions devront tomber. Plusieurs membres des gouvernements des nations ayant perdu des citoyens condamnent l’attitude des autorités ukrainiennes et russes. Par exemple, le traitement des cadavres, qui sont restés gisant en plein Soleil pendant plusieurs longues journées, a provoqué l’indignation générale. Mais c’est surtout l’idée qu’un pays aussi important que la Russie ait pu engendrer un tel acte qui crée l’émoi. Affaire à suivre.