L’ancienne directrice du Média, Sophia Chikirou, est accusée par ses anciens collègues de malversations. La contre-attaque judiciaire ne tarde pas : face à la « gravité de ces accusations », Sophia Chikirou va saisir le tribunal de grande instance.
Vendredi 10 août, Mediapart révélait les accusations de la nouvelle direction de Le Média : Aude Lancelin, Gérard Miller, et Henri Poulain accusent l’ex-conseillère en communication de Jean-Luc Mélenchon d’avoir voulu « tuer le Média ». Cette dénière aurait touché de l’argent via sa société Mediascop, alors qu’elle revendiquait le statut de bénévole. Mediapart résume cela : « via sa société Mediascop, dont elle est l’unique actionnaire, la consultante Sophia Chikirou donnait des conseils à la présidente Sophia Chikirou ». Des prestations dîtes « sans réalité », pour la coquette somme de 130 000 euros.
Le Média: la gestion de Chikirou est mise en cause par la nouvelle direction. La cofondatrice du Média, désormais sans mandat, tente de défendre sa stratégie initiale et indique à Mediapart sa volonté de porter l’affaire devant la justice. https://t.co/ml80cR0sWL
— Mediapart (@Mediapart) 10 août 2018
Présidente bénévole ou consultante rémunérée ?
Cette nouvelle crise intervient quelques mois seulement après le lancement de la webtélé. Après avoir démissionné début juillet de ses fonctions au sein de Le Média, Sophia Chikourou aurait procédé à deux virements fin juillet 2018. Un premier de 64 119,61 euros débités, puis deux jours plus tard, un second de 67 146 euros toujours au bénéfice de sa société Mediascop, cette fois-ci bloqué par la banque. Présidente bénévole ou consultante rémunérée ? Mediapart s’est procuré une facture indiquant le prix des prestations à la journée « de direction conseil et stratégie », soit 400 euros par jour, entre janvier et juillet 2018.
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Sophia Chikirou veut « prouver [sa] bonne gestion » de Le Média
Sophia Chikirou a d’ores et déjà annoncé son intention de saisir la justice et de « prouver [sa] bonne gestion » de Le Média. Celle qui est désormais communicante pour la campagne européenne de La France insoumise se défend dans les colonnes de Mediapart en affirmant que « tout le monde au Média était informé de ces prestations, surtout les fondateurs puisque les trois sociétés des fondateurs fournissaient des prestations […] pour lesquelles le Média n’avait pas les compétences en interne ». De son côté, Aude Lancelin assure « ignorer que la société de Sophia Chikirou était prestataire du Média », bien qu’elle reconnaît n’avoir jamais mis le nez dans les comptes avant juillet.