Avis aux étudiants fauchés. Pour ceux souhaitant gagner un peu d’argent sur le côté, en plus de leur stage ou de leurs études, cette idée de bon plan peut vous intéresser. Le laboratoire LEEP propose de participer à des expériences économiques payées.
C’est quoi des expériences économiques ?
Les expériences sont toutes faites sur l’ordinateur, et font toutes parties du domaine économique. Concrètement, il s’agit de faire des choix économiques, et la somme gagnée dépend ensuite des décisions effectuées et de celles des autres participants.
Par exemple, il faut choisir entre investir 25 pièces dans un projet A avec un taux d’intérêt X ou dans le projet B avec un taux d’intérêt Y. On peut ensuite participer à un tirage au sort pour obtenir plus d’argent. Les tâches demandées et les choix dépendent tout simplement de l’expérience.
Qui organise ces expériences ? Qui les finance ?
Nous avons pu avoir Jean-Christophe Vergnaud, le professeur responsable de LEEP, au téléphone et celui-ci nous l’a expliqué. Des chercheurs, dont des doctorants mais pas seulement puisqu’ils peut aussi s’agir de professeurs par exemple, organisent ces expériences. Ils contactent le laboratoire et conviennent d’un ou de plusieurs horaires. Ensuite, eux ou un informaticien s’occupent de la programmation de l’expérience sur l’ordinateur et ils invitent ensuite les participants à s’inscrire.
L’expérimentateur doit avoir un budget à consacrer à la rémunération des participants. Ce budget vient en général de contrats de recherche dont disposent les chercheurs, donc correspond en général à de l’argent public.
Comment se déroule une expérience ?
Avant toute chose, il faut s’inscrire sur le site de LEEP pour pouvoir participer à une expérience. Une fois inscrit, vous recevrez par mail les prochaines sessions prévues et il suffit d’en choisir une et de s’inscrire. Attention, il faut cependant être sûrs de ses disponibilités car on ne peut annuler sa participation que deux fois, sous peine ensuite d’être rayé des listes de diffusion pour toujours.
Le labo se trouve à 106-112 boulevard de l’hôpital dans le 13e arrondissement de Paris (métro Campio-Formio, ou Place d’Italie).
Il faut donc s’y rendre et arriver dix minutes en avance afin que l’organisateur vérifie les cartes d’identité et que tous les inscrits sont présents. Ensuite, il faut piocher son ordinateur au hasard (avec un nom de ville), et s’y installer. Tous les moniteurs sont protégés d’une cloison grise afin que les réponses restent confidentielles et que personne ne puissent les voir.
Avant que l’expérience commence, un questionnaire de consentement est à renseigner, afin d’attester que tous ceux prenant part à l’expérience le font volontairement. Il faut aussi signer un reçu de gratification à la fin une fois que l’argent gagné vous a été versé.
L’organisateur de l’expérience lit ensuite toutes les explications à voix haute. La doctorante en charge de l’expérience de vendredi à laquelle nous avons participé nous a expliqué que cela est fait car « il n’y a pas de cachotterie en économie ». En effet, tout est expliqué aux personnes présentes, et tout est lu à haute voix pour bien montrer que tout le monde a eu les mêmes consignes, et bien être sûr que tout a été compris. La doctorante a ajouté que cela n’est par exemple par le cas dans les expériences en psychologie, qu’elle a aussi tenues auparavant. En économie, tout ce qui est annoncé est vrai : si l’organisateur annonce que le montant sera tiré au sort, il le sera vraiment.
L’expérience commence alors et plusieurs décisions sont à prendre, qui déterminent ensuite les gains qui seront versés à la fin.
Qui peut participer à ces expériences ?
Toutes personnes majeures et volontaires peuvent prendre part aux expériences économiques. Elles ne nécessitent aucune qualification et ne sont pas réservées qu’aux étudiants. Jean-Christophe Vergnaud nous a confirmé que les expériences étaient ouvertes à tout le monde. Le labos existant depuis 10 ans, certains des participants étaient étudiants lorsqu’ils ont commencé mais sont maintenant employés et continuent toujours à venir. Ils acceptent donc aussi des adultes salariés.
Jean-Christophe Vergnaud a précisé d’ailleurs que 70% des participants étaient des étudiants, dont la plupart viennent de l’université Paris 1 (puisque le labo est à la maison des sciences économiques de Paris 1). Les 30% restants correspondent donc à des adultes.
On ne peut cependant pas assister à une expérience qu’on a déjà fait et une base de donnée à la CNIL enregistre les participations, ce qui permets d’éviter d’inviter les participants à effectuer des expériences qui se ressemblent entre elles.
Combien les participants sont-ils payés ?
Le laboratoire a instauré une rémunération minimum de 5€ pour tous les participants. Ensuite, la rémunération dépend des décisions, de tirages au sort, et de la somme dont disposait l’organisateur au début.
Les sommes perçues peuvent aller de 5€ à 45€. Jean-Christophe Vergnaud nous a indiqué qu’ils essayent en général de payer les étudiants minimum 10€ de l’heure mais que cela peut aller jusqu’à 20€ de l’heure parfois, selon l’expérience. Exceptionnellement, des gros gains peuvent aussi être remportés par un participant dans certaines expériences, allant jusqu’à 200€ d’après le professeur.
A savoir : lorsque vous arrivez un peu en retard et que finalement la session est complète, ou bien qu’elle est annulée à cause d’un bug informatique par exemple, vous recevrez tout de même 7€.
Peut-on demander à quoi servent les expériences ?
Les expériences peuvent parfois sembler très étranges. Les décisions à prendre et les choix à faire peuvent paraitre ridicules ou vraiment bizarres et on a donc très envie à la fin de demander à quoi cela peut bien servir.
Pour vous donner un exemple, une des expériences constituaient seulement à cliquer sur la flèche gauche ou droite du clavier pendant une heure en fonction de billes qui se déplaçaient sur l’écran. Non seulement c’était bizarre, hyper ennuyant, mais en plus on n’a vraiment pas compris ni l’intérêt ni pourquoi on nous a payé 15€ à la fin.
On peut faire des hypothèses bien sûr (pour les billes, l’expérience constituait peut-être à tester à quel point des adultes pouvaient être prêts à s’ennuyer pour de l’argent, et peut-être aussi combien seraient prêts à perdre une heure à effectuer une tache sans intérêt pour de l’argent ?). Mais des fois on aimerait vraiment comprendre.
Jean-Christophe Vergnaud nous a expliqué que, méthodologiquement, on ne présentait pas les objectifs de l’expérience pour ne pas influencer les résultats. Il ne faut pas qu’il y ait des biais éventuels et que les participants répondent en fonction de ce qu’ils pensent être la bonne réponse pour faire plaisir à l’organisateur sinon les résultats sont faussés.
A la fin, on ne présente pas non plus le but de l’expérience mais les participants peuvent rester pour savoir éventuellement à quoi elle a servie. Cela dépend ensuite de l’organisateur, c’est à lui de décider s’il veut bien le révéler ou non. Etant donné que les résultats sont publiés ensuite dans des articles de revues de recherche ou des thèses des années plus tard, il se peut que vous ne sachiez jamais à quoi l’expérience a servie et que vous l’oubliez ensuite.
Pour Jean-Christophe Vergnaud, l’objectif est de ne pas trop dévoiler de détails car on ne sait jamais ce qui pourrait être relayé ensuite avec le bouche à oreille.
Et si on n’est pas parisien ?
Si vous n’êtes pas parisien, pas de soucis. Jean-Christophe Vergnaud nous a indiqué qu’il existe d’autres labos en France. Comme exemple, voici ceux qu’il nous a cité :
– Le BETA à Strasbourg
– Le LAMETA à Montpellier
– Le CREM à Rennes
Il y en aurait aussi à Lyon et à Nice. Pour les parisiens, polytechnique organise également des expériences à Palaiseau.
Voilà donc une idée pour se faire un peu d’argent assez facilement, et tout cela en contribuant à la recherche économique. Pour s’inscrire, direction le site internet de LEEP.