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Sortir du Bataclan : une amitié pour avancer

Ce livre permet de comprendre la tuerie du Bataclan, le 13 novembre 2015, et plus largement pour expliquer le dijhadisme. Sortir du Bataclan a été publié le 28 octobre dernier. Rencontre avec les auteurs.

La complicité. C’est le mot qui nous vient à l’esprit lorsque nous rencontrons Charles Nadaud et Jean-Baptiste Guégan. Les deux hommes plaisantent avant de commencer l’interview, tout y passe même le Bataclan. L’humour n’a pas de limite. “On avait pensé faire une comédie musicale” dit en riant Charles. Le ton est donné.

Charles Nadaud était présent le 13 novembre 2015 au Bataclan. Avec ses deux amis, Jean-Baptiste Guégan, professeur d’histoire-géographie, et Anne-Clémentine Larroque, ils se sont lancés le défi d’écrire sur cet événement tragique pour donner des pistes de compréhension aux lecteurs. Ils nous invitent à Sortir du Bataclan, physiquement avec le témoignage et intellectuellement à travers des analyses.

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La couverture du livre a été faite par Julien, ami de Charles Nadaud et rescapé du Bataclan.

 

Un livre thérapeutique ?

Après le Bataclan, Charles a vécu le stress post-traumatique. “Nous avons d’abord eu l’idée d’écrire un livre pour donner la parole à Charles avec l’accord de ses médecins” souligne Jean-Baptiste. L’idée est arrivée vers janvier-février, mais elle n’est pas tout de suite bien accueillie. “Au départ, je ne voyais vraiment pas l’intérêt” déclare Charles.

En avril-mai, le projet se lance. L’objectif est notamment de faire entendre sa voix pour sortir de l’approche victimaire.

Un planning de 6 jours intensifs a ensuite été mis en place en juillet. Jean-Baptiste Guégan va mener des interviews avec Charles afin de reconstruire son parcours au Bataclan. 

 

“Je voulais créer une source”

Des schémas, des plans, des photos de SMS ponctuent le livre. “Nous nous sommes rendus compte qu’il y avait un réel manque de connaissance chez les élèves et les générations plus âgées sur le terrorisme et la géopolitique notamment au Proche-Orient” détaille Jean-Baptiste. Le but est de s’éloigner le plus possible du pathos et de donner les clés aux lecteurs.

Dans la partie témoignage, des photos de SMS rythment le parcours de Charles pendant et après le concert. La personnalité de ce fan de rock est mise en avant. “Je voulais aussi créer une source pour plus tard” se justifie-t-il. Le décalage entre la tuerie et le contenu des messages est frappant. Lorsqu’il en parle, Charles montre une importance toute particulière à l’amitié.

Les trois amis ont travaillé avec la maison d’édition Bréal. Myriam Pasek a porté le projet à elle-seule. “Par rapport à d’autres maisons d’édition, celle-ci ne nous demandait pas de mettre plus de sang” ironise Jean-Baptiste. En 1 mois et demi, ils ont réussi à écrire un ouvrage. Un exploit puisque 6 mois sont souvent nécessaire pour mener un projet à bien. “Un travail de dingue”, c’est ce que mettent en avant les deux hommes. Ils souhaitaient que le livre soit publié avant la date d’anniversaire pour éviter de présenter l’écrit comme une récupération.

“Je ne lâcherai pas, je garderai la tête haute“ précise Charles avant d’ajouter son mot fétiche : “Rock n’ Roll !”

 

Anne-Clémentine Larroque, Charles Nadaud et Jean-Baptiste Guégan présentent leur livre lors d’une conférence à la Librairie de Paris (XVIIè). Photo : Julie Fortun

 

Sortir du Bataclan, édition Bréal, 11,90 euros
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