Depuis fin octobre, les Sud-Coréens descendent chaque week-end dans les rues de Séoul pour réclamer le départ de la présidente Park Geun-hye, suite à l’affaire dite « Choi Soon-Sil ». Retour sur ce scandale politique qui secoue le pays.
L’affaire a été dévoilée fin septembre dernier. Choi Soon-Sil, amie de la présidente Park Geun-hye depuis plus de quarante ans, est accusée d’avoir utilisé son influence pour servir ses propres intérêts. Celle que les Sud-Coréens appellent « Raspoutine » a d’ailleurs été arrêtée début novembre pour fraude et abus de pouvoir.
Plus d’un million de participants
La femme influente aurait amené la présidente à recevoir des patrons de grands groupes industriels nationaux, tels que Samsung et Huyndai, afin les convaincre de verser de l’argent à des fondations, gérées par Choi Soon-Sil. De plus, l’amie de Park Geun-hye est soupçonnée d’avoir eu accès à ces documents gouvernementaux considérés comme confidentiels.
Cette histoire a provoqué une vague d’indignation au sein de la population sud-coréenne, qui réclame aujourd’hui la démission de Park Geun-hye élue démocratiquement en 2012. Les premières manifestations ont eu lieu le samedi 29 octobre, et chaque samedi depuis. Le mouvement a même rassemblé plus d’un million de participants le 12 novembre selon les organisateurs. Les policiers ont eux parlé de 260 000 personnes présentes.
Manifestation ce samedi à Séoul où les manifestants demandent la démission de la présidente touchée par un scandale de corruption #AFP pic.twitter.com/LAPdGE1NMA
— Agence France-Presse (@afpfr) November 19, 2016
Les manifestations les plus importantes depuis 1980
Chaque week-end, les manifestants se rassemblent sur la place centrale Gwanghwamun et devant la mairie de Séoul. Ils se dirigent ensuite vers la Maison Bleue, nom donné à la résidence présidentielle, mais l’accès est à chaque fois bloqué par des centaines de policiers. La présidente a essayé d’apaiser les tensions en présentant des excuses, mais en vain. La prochaine manifestation est prévue pour le 26 novembre, soit samedi prochain.
Ces manifestations peuvent être qualifiées d’historiques pour le pays, puisqu’il s’agit des plus importantes depuis 1980. A l’époque, les Sud-Coréens se mobilisaient pour réclamer la démocratie, le pays étant dirigé par Park Chung-hee, dictateur au pouvoir depuis 1962 et… père de l’actuelle présidente.
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