La Première ministre britannique Theresa May a exprimé pour la première fois ses modalités à propos du Brexit depuis le vote des britanniques pour leur sortie de l’Union Européenne, il y a presque 7 mois. Elle souhaite aller jusqu’au bout et prône un Brexit dur, sans pour autant « une sortie brutale ».
Depuis plusieurs, le doute planait sur les décisions qu’allait prendre la nouvelle Première ministre britannique Theresa May, en poste depuis le mois de juillet dernier sur le Brexit. Elle exprimait pour la première fois sa vision de la Grande Bretagne post-Brexit. C’est à Londres, devant des ambassadeurs de pays européens, que Theresa May a exprimé ses attentes vis-à-vis de l’Europe une fois que le Royaume-Uni en serait sorti.
La Première ministre prône un Brexit « Dur »
« Nous quittons l’Union Européenne, mais pas l’Europe » tente de rassurer la Première ministre. Mais pourtant, c’est bien un Brexit « clair et net » qu’elle compte négocier. « Nous ne souhaitons pas une appartenance partielle, ou quoi que ce soit qui nous laisse un pied dedans un pied dehors. Nous ne cherchons pas non plus à être membre du marché unique européen« . La Première ministre est claire, elle veut une Grande-Bretagne indépendante, mondiale, non rattachée à l’Europe comme la Suisse ou la Norvège. Elle souhaite cependant rester « un ami, un voisin sur qui compter. »
« Nous ne voulons pas une sortie brutale »
Si la Première ministre britannique envisage un Brexit « dur », elle espère toutefois que la procédure se déroule dans » le calme et la tranquillité, avec des négociations étalées sur deux ans. » Elle affirme en effet qu’il faudra faire des compromis sur certains points et affirmer ses positions sur d’autres, comme sur la question du maintien ou non du Royaume-Uni dans l’union douanière européenne, sur laquelle elle dit « ne pas avoir de position arrêtée ».
Mais Theresa May ne souhaite pas que son pays « se coupe du monde, bien au contraire ». Elle promet un partenariat viable en la Grande-Bretagne et les pays européens, et souhaite notamment négocier de nouveaux accords avec eux. Elle espère pouvoir permettre le libre-échange des biens et des services avec l’Union Européenne. « Nous continuerons à acheter vos produits, vous vendre les nôtres, commercer avec le plus de libertés possibles « .
Le beurre et l’argent du beurre
Après son discours, nombreux sont ceux qui estiment que la Grande-Bretagne demande le beurre et l’argent du beurre. « Le discours de la Première ministre britannique donner l’impression que la Grande-Bretagne veut profiter des avantages de l’Union Européenne sans en payer le prix. Ce n’est pas acceptable. » expliquait un expert en politique européenne sur BFM TV.
Theresa May a cependant décidé de ne pas se laisser faire. Elle a fermement rappelé que si l’accord devenait punitif, elle serait prête à faire de la Grande-Bretagne un paradis fiscal. Elle déclencherait ainsi une guerre commerciale avec l’Union Européenne.
Les procédures de « divorce » entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne devraient être lancées d’ici la fin du mois de mars. Les négociations devraient s’étaler sur deux ans. L’accord devra en premier lieu être approuvé par le parlement britannique dans les prochaines semaines.