Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, il y a 25 ans jour pour jour, des centaines voire des milliers de chinois sont morts pour avoir demandé plus de démocratie.
Ils ont cherché à se faire entendre et ont réussi. A l’époque, la tragédie a marqué le monde entier. Pourtant aujourd’hui le silence est retombé. La journaliste Marie Holzman, qui préside l’association Solidarité Chine, créée à la suite du massacre, a affirmé : « aujourd’hui, le sujet est plus tabou que jamais ». Il faut dire que le gouvernement chinois fait tout pour et cela ne va pas en s’améliorant.
Depuis le début de la semaine, la place Tienanmen est complètement inaccessible car bloquée par des blindés. Par ailleurs, de nombreux militants ont été arrêtés ou mis en résidence surveillée en « prévention », près de 50 personnes d’après Amnesty internationale.
Pourquoi le temps n’a pas calmé les choses ?
Pour certains, l’exagération des moyens de sécurité mis en place reflèterait la peur du régime. En effet, ces derniers temps, les manifestations se multiplient et de nouveaux moyens de communications permettent parfois aux jeunes rebelles d’échapper au contrôle.
D’autres pensent qu’il s’agirait pour le Président Xi Jinping, au pouvoir depuis 15 mois, d’établir une relation de force. Cela dans le but d’affirmer sa détermination à écraser toute forme de résistance, les idées libérales étant les premières visées.
Quoiqu’il en soit, 25 ans après, le gouvernement arrive à maintenir le flou autour des évènements. Notamment quant aux nombres de victimes ou concernant les traitements subit par les prisonniers.
Les deux armes suprêmes du gouvernement restent classiques : l’éducation et la manipulation des médias. Lorsque l’on tape « Tienanmen » sur le moteur de recherche chinois, on ne tombe que sur des photos de la place calme et ensoleillée. A noter que depuis le début de la semaine, l’accès à Google et Gmail est partiellement bloqué en Chine.