La France lance aujourd’hui, vendredi 26 mars, sa première expérimentation de « cannabis médical » sous l’égide de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). « Trois mille patients volontaires seront suivis durant 24 mois par 215 centres en France », résume l’ANSM.
Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, est en déplacement ce vendredi au CHU de Clermont-Ferrand, pour lancer l’expérimentation du cannabis médical et assister ainsi à la première prescription avant le déploiement général du dispositif lundi.
Cette première prescription se fera dans le service du Professeur Nicolas Authier, président du comité scientifique temporaire sur le cannabis à usage médical. Très attendue par les associations de patients, l’expérimentation durera deux ans et concernera, à terme, 3 000 patients. L’expérimentation avait été actée fin 2019 par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020, après le vote d’un amendement porté par Olivier Véran lui-même. « Le cannabis médical est un sujet particulièrement important pour Olivier Véran. C’est en tant que neurologue face au patient puis comme député qu’il a porté cet amendement pour son expérimentation », a précisé sa communication.
Ces médicaments, importés, sous forme d’huile par voie orale ou de fleurs séchées par inhalation à l’aide d’un vaporisateur seront disponibles à différents dosages de substances actives, à savoir le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD). L’objectif premier de cette étude sera d’évaluer « la faisabilité du circuit de mise à disposition » de l’huile ou des fleurs séchées qui seront prescrites aux patients, explique le ministère de la Santé.
Pour ce faire, cinq indications thérapeutiques ont été retenues afin de « déterminer si, et comment, l’utilisation du cannabis dans un cadre médical pourra être généralisée ». Seront éligibles à l’expérimentation les patients qui souffrent de douleurs chroniques neuropathiques, de formes d’épilepsie sévères, ceux qui sont en soins palliatifs, ceux qui ont des pathologies du système nerveux central comme la sclérose en plaques, et enfin ceux qui ont des douleurs provoquées par le cancer ou par ses modes de traitement comme la chimiothérapie.