Total abandonne le projet de développement du plus grand gisement de gaz naturel au monde, le South Pars. Ce retrait coûte cher à l’Iran et permettrait à la Chine de faire son miel de la place laissée vacante.
Total pensait pouvoir extraire en moyenne 400 000 barils par jour, ce qui faisait du SP 11, un marché juteux. Patrick Pouyanné avait signé un contrat de 4.8 milliards de dollars en Juillet 2017 pour exploiter le gisement de gaz. Mais l’entreprise française renonce à cette aubaine, craignant les sanctions américaines, établies après la rupture de l’accord nucléaire iranien.
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En effet, après le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord iranien, D. Trump avait prévenu que « quiconque fait des affaires avec l’Iran ne fera PAS d’affaires avec les États-Unis« .
Coup dur pour l’Iran
L’Iran comptait sur le retour des entreprises étrangères après 2016 pour relancer la croissance de son économie. Mais les grandes entreprises ne peuvent se permettre de couper les échanges avec le marché américain. Total en particulier, avait des projets d’exploitation du pétrole de schiste aux États-Unis. Le géant pétrolier a annoncé son retrait hier, en apprenant qu’il n’obtiendrait pas de dérogation particulière. Le constructeur automobile Daimler a aussi quitté le pays pour privilégier ses activités économiques en outre Atlantique. Le rétablissement des sanctions inquiètent aussi Renault et PSA.
Le jocker de l’Europe et de la France
L’Europe et la France en particulier comptent sur les petites et moyennes entreprises pour préserver leurs relations économiques avec l’Iran. En effet, E Macron déclarait: « Ce qui est important, c’est que les secteurs les entreprises de taille moyenne intermédiaire qui sont peut-être moins exposées à des marchés américains ou autres puissent faire ce choix [celui de commercer avec l’Iran] librement« .
Peugeot Total sur le départ en Iran.Trump va t il triompher face à l’impuissance des pays européens à protéger leurs entreprises? Allons nous entrer dans une période de soumission à une politique contraire à nos intérêts et nos valeurs multilatéralisme respect du droit
— Pascal Boniface (@PascalBoniface) 5 juin 2018
Mis à part leur soutien pour les PME, la France et l’Europe restent impuissantes pour influer sur la donne commerciale et géopolitique décidée par Washington.
La Chine refuse le diktat US
Assoiffée d’hydrocarbures, la Chine voit le départ de Total comme l’opportunité de tirer son épingle du jeu. Si elle a déploré la rupture de l’accord par les États-Unis, elle voit aussi l’accès au gaz et au pétrole iranien qui en résulte. En effet, la Chine reste indifférente à la menace des sanctions américaines, contrairement à l’Europe. Le groupe CNPC remplacera donc Total sur le territoire iranien, que D. Trump essaie d’isoler commercialement.