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Toulon, ce sont bien eux les maîtres de l'Europe

Le RC Toulon a conservé son titre européen acquis la saison précédente, en dominant en finale les Saracens (23-6) au Millenium Stadium (Cardiff). L’apogée d’un parcours européen sans faute conclu par une finale globalement maîtrisée, qu’il faudra achever par un nouveau titre national, le 31 mai.

Comme une évidence. Les Saracens ont beau planer sur la Premiership anglais, ont beau planer sur la H-Cup (35 points marqués par match moyenne), ils ont été méconnaissables ce samedi. En face, c’était cette équipe de Toulon, incroyablement atypique, constellée de stars internationales, qui comptait bien défendre son titre acquis un peu par surprise la saison dernière. Sous le toit du Millenium Cardiff, on était certains d’avoir un show de toute beauté, une vraie finale de Coupe d’Europe de rugby.

  • UNE VICTOIRE AU DIESEL

Dans l’arène galloise, les caramels étaient en effet au rendez-vous. Le match, arbitré par l’Irlandais et très expérimenté Alain Rolland, démarre tout doucement : Owen Farrell ouvre le score dès la 3e minute sur une pénalité pour les Saracens (0-3). L’équipe de Jacques Delmas, qui remplace Bernard Laporte pendant sa suspension, ne parvient pas à percer la coquille anglaise, et se retrouve même réduite à 14 à la 22e minute, suite à un carton jaune infligé Juan Martin Fernandez Lobbe, auteur d’une prise en l’air dangereuse. La situation est tendue pour les Varois, mais pas le temps de tergiverser : ils repartent  l’attaque comme rarement durant la partie, et ça paye : Matt Giteau réceptionne un caviar au pied de Mitchell et fonce dans l’en-but. La botte-maître toulonnaise Jonny Wilkinson confirme ce coup d’éclat (7-3). Et comme pour justifier encore une fois son talent, l’ange blond ajuste un merveilleux drop peu avant la mi-temps (10-3).

La seconde mi-temps est entièrement sous domination varoise. Totalement muselés par les assauts varois, les Saracens tiennent du mieux qu’ils peuvent, réduisant rapidement le score grâce à leur botte Farrell (10-6). Mais Wilkinson est toujours là, et rétablit vite l’écart à 13-6.  La suite n’est que logique : nouvel essai toulonnais suite à un superbe mouvement entre Mitchell, Lobbe et Smith, venu conclure dans l’en-but. Pas de problème pour Wilkinson, qui confirme cette belle action (20-6). Une nouvelle pénalité vient aggraver le score, toujours made by Wilkinson (23-6). Les Varois sont totalement rassurés, et peuvent terminer tranquillement leur rencontre : ils sont deux fois Champions d’Europe. En seulement trois participations à la Coupe d’Europe, avouez que c’est une statistique plutôt incroyable.

Voilà qui vient conclure une superbe saison européenne pour le RC Toulon, que rien ne semble arrêter. La saison prochaine, la Coupe d’Europe fait peau neuve, change de nom (devient « European Rugby Champions Cup »)  ; à voir si elle changera aussi de détenteur… À Castres de contredire cette tendance, à l’occasion de la défense de son titre la semaine prochaine au Stade de France, le 31 mai. Ce match, c’était aussi la dernière de Sir Jonny Wilkinson. Celui qui a fait tant de mal à l’équipe de France en 2003, éliminant les Bleus à presque lui tout seul en demi-finale de la Coupe du monde, est aujourd’hui l’acteur principal de cette superbe épopée toulonnaise en Coupe d’Europe. Thank you, Sir. Et sans rancune.

L'ange blond anglais Jonny Wilkinson termine sa carrière de la plus belle des manières |SIPA

L’ange blond anglais Jonny Wilkinson termine sa carrière de la plus belle des manières |SIPA

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