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Traquer le sarcasme sur les réseaux sociaux

Alors que les plus grandes entreprises du web exhortent le Sénat à renforcer les lois sur la liberté individuelle, l’Etat fédéral américain demande un programme d’analyse en profondeur des réseaux sociaux.

On se rappelle de l’affaire PRISM, programme de surveillance américain fonctionnant par la collecte d’information à partir de sites internet. Elle avait éclaté au grand jour en juin 2013 après que Edward Snowden ait dénoncé dans the Guardian et the Washington Post les pratiques douteuses des services secrets. La réputation de Google, Yahoo, Facebook et Microsoft entre autres avait été entachée.

C’est pour faire face à cela qu’une coalition de géants du web s’unissent dans une lettre ouverte destinée au Sénat américain. La coalition demande à rétablir des amendements de la loi « USA Freedom Act » pour renforcer la liberté des internautes. Apple, AOL, Dropbox, Google, Yahoo!, Linkedin, Twitter, Microsoft et Facebook cherchent à redorer leur image un an après les dénonciations de Snowden et à rétablir la confiance des utilisateurs.

Cela n’effraie pas les services secrets américains qui continuent leur quête d’informations personnelles via Internet. Sur le site NextGov, un ordre de mission s’affiche publiquement. La demande porte sur « un outil d’analyse des réseaux sociaux pour les services secrets des Etats-Unis ». La surveillance se fera en temps réel et les fonctionnalités incluront l’analyse de sentiments, élément qui a  particulièrement retenu l’attention des médias.

En effet, en 2010, Paul Chambers, britannique, avait posté un tweet où il affirmait avec humour que si la neige n’était pas déblayée, il ferait exploser son aéroport local. Il avait écopé d’un casier judiciaire et avait été condamné à 1000 livres d’amende. Pour éviter cela, les services américains auraient crucialement besoin d’un programme qui pourrait traquer le sarcasme et l’ironie, difficiles à détecter. Le traitement automatisé des données ne permettrait que de différencier les tonalités positive, neutre ou négative.

Ce n’est pas tout : identification d’influenceurs, accès à des données Twitter seront aussi au programme. Tout est bon pour détecter et prévenir des menaces qui pourraient agir contre la sécurité du peuple américain, même si cela se fait au détriment de la liberté.

Photo : Jaubert/Sipa

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