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Tunisie: Une situation sécuritaire critique sur fond de crise économique

Alors que la Tunisie est en difficulté dans son processus de transition politique, puisque les partisans du parti Ennahda et les progressistes se font face sur des sujets cruciaux, la tension entre les islamistes et les autorités de police est à son comble. 

La Tunisie, est le premier pays à être entré dans le mouvement des révolutions dans le monde arabe, mettant fin au régime stricte au niveau des libertés fondamentales, comme la liberté d’expression mise entre parenthèse par Ben Ali. Or, depuis la mise en place du gouvernement islamiste dont les représentants appartiennent au parti Ennahda, élus en octobre 2011, les tunisiens attendent beaucoup de leur dirigeants, notamment davantage d’égalité dans l’accès au travail, et le niveau de vie.

Au lieu de cela, les violences se multiplient à l’encontre des forces de police, comme nous l’avons vu avant hier soir. Après le décès du muezzin de la mosquée Ennour, la tension est montée entre les salafistes et les forces de l’ordre de Douar Hicher ( banlieue populaire de Tunis). Cet affrontement fait suite à l’agression du commandent Ben Slimane, qui tentait de s’interposer entre un groupes de salafistes et des vendeurs illicites d’alcool près de la mosquée. Cela s’est mal terminé puisque le commandent a été grièvement blessé à la tête par une hache  ou une épée . A partir de cet évènement, les salafistes et les forces de l’ordre sont entrés dans une conflit frontal,  également après l’arrestation d’un des agresseurs présumés par le ministère de l’intérieur.

D’ailleurs, aujourd’hui, Moncef Marzouki, a décidé de prolonger l’état d’urgence de trois mois, ayant été instauré le 14 janvier 2011 après la fuite du président Ben Ali. 

Ce problème de violence tombe très mal puisqu’il fait de l’ombre sur la situation économique qui devrait être prioritaire sur la confrontation idéologique entre les progressistes et les islamistes qui est en réalité le fond du problème politique actuel. Le consensus n’est plus d’actualité, et l’Etat réagit dans l’urgence face à ces évènements inquiétants.

Si on fait justement un point sur cette situation économique , on remarque des conclusions et des chiffres inquiétants. En effet, pour des villages  de l’intérieur du pays, le chômage, la malnutrition et la maladie font des ravages parmi la population présente sur ces territoires. Le plus préoccupant est le seuil de pauvreté qui concerne aujourd’hui 25 % des tunisiens. Un tel chiffre dénote un manque d’attention et de prise en charge du domaine social par l’Etat,et un désengagement progressif par rapport à ses responsabilités qui sont  nécessaires au redressement de la Tunisie. En accumulant les difficultés sociales, par la montée des prix des produits de première nécessité pour les plus démunis, le pays n’est pas en mesure de sortir de cet état de crise. A ce problème économique, se greffe un problème sanitaire, de nombreuses familles aux revenus faibles se voient contraintes de payer des services qui auparavant étaient gratuits ou subventionnés tels que la santé ou l’éducation. Ces deux domaines nécessaires au développement globale de la société sont mis en péril aujourd’hui.

Comment préparer l’avenir dans de telles condition ? Voilà une interrogation qui devrait alerter les hauts dirigeants de l’Etat.

Finalement, ce qu’on peut constater aujourd’hui à la lumière de l’actualité, c’est que dans une telle situation la Tunisie a besoin d’un gouvernement plus engagé dans la sécurité, ainsi que dans la vie économique et sociale de ses habitants.Trouver un consensus politique en attendant les prochaines élections présidentielles ( probablement prévues pour l’été 2013), pour retrouver de l’espoir en ce pays.

 

Kodes Tajouri

 

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