L’ONG Amnesty International accuse ce vendredi la Turquie de refouler des réfugiés syriens vers leur pays d’origine, dont des femmes et des enfants.
La situation des trois millions de réfugiés syriens en Turquie ne cesse de se dégrader depuis la mi-janvier, selon Amnesty International. L’ONG accuse ce vendredi le gouvernement turc d’expulser depuis la région du Hatay des réfugiés syriens dans leur pays d’origine, en proie à une guerre sanglante depuis 5 ans.
Nul n’est épargné par ces expulsions, selon Amnesty, pas même les femmes et les enfants. Trois enfants ont ainsi été expulsés de Turquie sans leurs parents, tout comme une femme enceinte de huit mois et des syriens enregistrés auprès des autorités turque, alors que cet enregistrement leur confère en principe le statut d’invité sur le sol turc et un accès gratuit aux soins, selon RFI.
Amnesty a également indiqué que ce renforcement de la sécurité à la frontière turque poussait des gens dans les bras de passeurs qui réclament au minimum 880 euros par personne.
Turquie : ces Syriens renvoyés de force en Syrie. https://t.co/wWnGAUNngD #dealbreaker
— Amnesty France (@amnestyfrance) 1 avril 2016
Amnesty International épingle l’UE
Pour l’ONG, ces renvois de réfugiés vers la Syrie « illustrent les profondes failles de l’accord récemment signé par la Turquie et l’Union européenne ». Le 18 mars, les deux parties avaient signé un accord pour tenter de limiter l’afflux de migrants vers la Grèce, où 46 000 personnes sont bloquées dans des conditions déplorables en raison de la fermeture de la route des Balkans.
Cet accord prévoit que « tous les nouveaux migrants se rendant depuis la Turquie vers les îles grecques seront renvoyés en Turquie ». Mais pour Amnesty International, l’accord ne permet pas à l’UE de faire pression sur la Turquie pour qu’elle améliore la protection qu’elle offre aux réfugiés syriens, et l’incite même à faire le contraire.