S’ils poursuivent tous le même objectif, les candidats aux concours des grandes écoles n’adoptent pas forcément la même attitude. Avaler des sucreries durant les quatre heures d’épreuve, réviser jusqu’à la dernière minute, ou au contraire se fier à son talent… à chacun sa technique. Radio VL vous propose une petite typologie de ces différents profils qui, chaque année, remplissent les salles de concours.
Celui qui y va au talent
On retrouve très souvent – pour ne pas dire toujours – ces fameux étudiants pour qui « réviser, c’est douter de son talent ». Généralement nombreux, ces adeptes de la paresse arrivent dans les salles bondées des concours dotés d’une confiance débordante, mais bien vite mise à mal. Une fois le sujet entre leurs mains, ils cherchent désespérément du regard le soutien de leurs compères et se disent alors « j’aurais peut-être dû réviser ». Mais bien sûr, il fallait y penser plus tôt. Alors un conseil, ami talentueux, n’écoute pas quand on te dit : « oublie que t’as aucune chance, vas-y fonce, on ne sait jamais sur un malentendu ça peut marcher ».
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Celui qui vient pour manger
Pour ces personnes, cela aura été la principale préoccupation de la semaine précédant le concours : le menu. Que mettre dans son petit sac à dos la veille du grand jour ? Twix, Mars ou Kit-Kat ? Le choix est dur tant les industriels se sont appliqués à offrir un large choix de produits pour nos joyeux gourmets. Même décision cornélienne en ce qui concerne la boisson, du Coca Cola à l’Ice tea en passant par le Fanta. Sitôt assis à leur place, ces grands consommateurs de mets en tous genres déballent leur repas sur la table, bien souvent au grand dam de leurs voisins qui s’imaginent déjà les quatre prochaines heures à entendre des bruits d’ouverture de canettes, de déballages de barres chocolatées, de rôts à haut débit sonore et bien plus encore. Bonne chance au correcteur qui se penchera sur une copie pleine de gras.
Celui qui est admis à tous les coups
Il est présent une heure et demie à l’avance, ses stylos parfaitement alignés sur sa table, les boules Quies parfaitement enfoncées dans les oreilles. Ne comptez pas sur lui pour vous prêter un crayon, car ce dévoreur de brouillons ne décollera pas son regard de sa copie, précieux sésame qui l’emmènera vers l’école tant désirée. Travailleur acharné, ce légendaire premier de la classe n’est pas là pour rigoler.
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Celui qui vient en touriste
Il n’a ni feuilles ni stylos, arrive en maillot de bain et garde ses lunettes de soleil sur la tête. Il t’explique que le concours ne l’intéresse pas franchement et se doute bien qu’il n’y arrivera pas mais pour lui, ce n’est pas très grave. De qui parlons-nous ? Du touriste bien sûr. Sans peur et sans vergogne, il se rend aux concours, mais ne sait pas vraiment pourquoi. Il lit le sujet et se force à écrire quelques lignes mais se décourage bien vite. Après tout, pourquoi poursuivre un effort qui sera vain ? Autant retourner dans son hamac, endroit où il pourra véritablement profiter de sa journée.
Celui qui perd ses moyens
Ils sont beaucoup à stresser outre mesure pour les concours, et ce de nombreux mois à l’avance. Plus l’échéance se rapproche, plus ils se sentent mal, et la veille devient pour eux insupportable. Entre angoisse et tourment, le sommeil est éreintant. Ils sont là, dans la salle, en avance, il fait chaud et ils se rongent les ongles. Le sujet leur est donné, la tête dans les mains, ils contemplent leur copie et commencent à paniquer. Pour les filles, c’est l’évanouissement, pour les garçons, la suée qui trempe la chemise au point qu’ils cherchent désespérément une issue à leur calvaire. Bien que souvent premiers de leur classe, le trac les paralyse et les fait échouer. Ne nous moquons pas, la vie risque d’être bien difficile pour eux.
Celui qui vient « sapé comme jamais »
Et puis il y a celui qui s’habille pour la grande occasion que représente un concours, pensant impressionner les examinateurs qui s’ennuient sur leurs journaux. Il contraste avec les étudiants à l’aise en jogging-baskets, ainsi qu’avec les touristes en tongs-lunettes de soleil. Il s’agit bien sûr de celui qui est engoncé dans un costard souvent mal ajusté ; ou encore de la princesse en talons aiguilles et jupe serrée, petit col blanc et manières bourgeoises qui gêne tout le monde en allant aux toilettes. Peut-être échoueront-ils, mais au moins ce sera avec élégance.
Celui qui tente sa chance pour la quatrième fois (voire plus)
Vous le reconnaîtrez forcément : il a l’air lassé, fatigué, épuisé. Et pourtant, il persiste. Année après année, il revient, espérant que son tour va enfin arriver. Il a vu des classes entières d’élèves admis avant lui. Les examinateurs le connaissent et le regardent avec une certaine affection. Dans ces jeunes années, il aura été le stressé, le touriste, le goinfre, parfois un savant mélange des trois. Il aura dépensé en concours le prix d’une école. Mais rien n’y fait, les résultats tombent et la déception demeure la même.
Avec Paul-Henri Schaeffer et Florent Corneau
Crédit Photo à la Une: PQR/LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE/MAXPPP