Ubisoft fait l’acquisition de 1492 Studio et Blue Mammoth Games, confortant sa position dans le jeu mobile et l’e-sport.
Première acquisition annoncée, celle de 1492 Studio. Ce studio de développement établi à Vailhauquès près de Montpellier s’est fait connaître pour sa série de jeux romantiques Is It Love? sur smartphones. Dans la droite lignée du genre otome (simulateur de drague visant un public féminin), cette gamme de jeux narratifs à l’eau de rose a su s’acquérir les faveurs des joueuses. Pour Jean-Michel Detoc, directeur exécutif d’Ubisoft Mobile, cet accord illustre la stratégie du leader français : « toucher de nouveaux publics par le biais d’acquisitions réfléchies, ciblées et très rentables. »
Misant sur l’embellie de l’e-sport, Ubisoft s’est également offert Blue Mammoth Games. Le studio indépendant américain est à l’origine de Brawlhalla, jeu de combat en 2D qui compte parmi les grands succès du sport électronique : 9 millions de joueurs sur Steam avec 10 000 utilisateurs en ligne chaque jour. Le jeu compte également parmi les jeux free-to-play de référence sur PlayStation 4.
Ubisoft ménage sa monture
Comme l’expliquent les cofondateurs Claire et Thibaud Zamora sur Facebook, cette acquisition ne devrait pas remettre en cause l’indépendance créative du studio : « (…) Is It Love? garde son identité, ses univers et ses personnages que vous aimez tant. Thibaud et moi sommes toujours là pour assurer les sorties et donner la direction créative ».
De même, Matt Woomer se veut rassurant sur son modèle économique : « Brawlhalla sera toujours free-to-play et ne sera jamais pay-to-win« . Cette entrée dans la cour des grands ne devrait donc pas avoir d’impact sur la monétisation du jeu a priori. Le contraire eut été étonnant dans un contexte où la rentabilisation des jeux-service (notamment par le système de lootboxes) fait toujours polémique.
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Ces deux acquisitions, qui se déroulent en fin d’année fiscale et dans le sillon du rachat de Ketchapp (2048), marquent un retour de la maison Guillemot sur le terrain du mobile à l’heure où Gameloft est déjà tombé dans l’escarcelle de Vivendi. Le géant français du jeu vidéo rappelle à l’occasion que South Park: Phone Destroyer, signé RedLynx, inscrit un nouveau record pour un jeu mobile développé par un studio interne.