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Ukraine : chaud cacao !

Dimanche 25 mai, l’Europe avait les yeux rivés sur ses urnes. Mais, à l’Est, un scrutin de grande importance se jouait également : les présidentielles ukrainiennes. Celles-ci ont placé à la tête de l’Etat, agité depuis plusieurs mois par des affrontements entre pro-russes et pro-européens, Petro Porochenko. Un homme politique à la carrière ambiguë et au parcours atypique.

  • Le roi… du chocolat

Avec plus de 55% des suffrages, Petro Porochenko a été élu président de l’Ukraine dès le premier tour des élections. Une victoire implacable mais prévisible puisque annoncée par de nombreux sondages. Il devance ainsi Ioulia Timochenko, icône de la « révolution orange » de 2004. Créditée de seulement 13%, cette quinquagénaire à la fameuse couronne de tresse blonde a donc raté son retour sur la scène politique. Le succès de Petro Porochenko pourrait être expliqué par l’urgence de mettre à la tête du pays, secoué par l’opposition parfois sanglante entre ceux qui aimeraient se rapprocher du président russe Vladimir Poutine et ceux qui préféreraient adhérer à l’Union européenne, un chef d’Etat actif et surtout légitime. Petro Porochenko, promettant entre autre l’éradication de la corruption et le retour de la Crimée (annexée au mois de mars) dans le giron ukrainien, faisait donc figure d’homme de la situation. Rassurant et modéré, il paraît à même de gérer le pays comme il a su gérer ses affaires. Il faut dire qu’à 48 ans, ce politicien pro-européen, successeur de Viktor Ianoukovytch, est un businessman aguerri. A la tête de plusieurs entreprises spécialisées dans la confiserie, le « roi du chocolat » comme on le surnomme, détient aussi certains sites de production d’automobiles et d’autobus, ainsi qu’un chantier naval, une chaîne de télévision (Kanal 5) et d’un hebdomadaire (Korrespondent). Bref, Petro Porochenko est un touche-à-tout influent dont la fortune s’élèverait à environ 1,6 milliards d’euros, selon le magazine américain Forbes. Mais c’est également l’ancien ministre du commerce et du développement économique de… Viktor Ianoukovytch.

  • Victoire en demi-teinte

Si Petro Porochenko a remporté haut la main le scrutin de dimanche, son élection n’a pas non plus suscité des scènes de liesse en Ukraine. La Place Maïdan, berceau de la révolte en février, n’a pas vibré sous l’enthousiasme populaire. Et la participation, certes importante à Kiev, la capitale, était seulement de 15% dans les villes du Sud-Est. La faute à la peur et à la répression : les séparatistes pro-russes ont systématiquement empêché la tenue du vote dans les régions qu’ils contrôlent. Ainsi, menaces et représailles pesaient sur une population pourtant désireuse d’affirmer sa voix par le biais du bulletin. Et les capitales occidentales, qui avaient exhorté la Russie à ne pas perturber le bon déroulement des élections sous peine de se voir imposer des sanctions économiques, ont donc été partiellement écoutées. Afin de « mettre fin à la guerre et ramener la paix en Ukraine », Petro Porochenko entend, lui, effectuer son premier voyage présidentiel dans le Donbass. Un bassin houiller partagé entre la Russie et l’Ukraine et région natale de l’ancien président Viktor Ianoukovytch. En bon Willy Wonka ukrainien, espérons que Petro Porochenko saura enrober ses propos et régler la situation en douceur pour que les tensions s’apaisent et que les morts cessent.

Clotilde Gaillard

Ukraine : chaud cacao

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