Hier, les ukrainiens votaient, pour ou contre, le référendum d’indépendance à leur pays dans une douzaine de villes du bassin minier du Donbass, région frontalière à la Russie.
Le référendum, à l’Est de l’Ukraine est un plébiscite pour l’indépendance défendue par les séparatistes pro-russes. 7,3 millions de personnes étaient appelées aux urnes. En moyenne, le « oui » a recueilli plus de 90 % des voix.
Dès Dimanche soir, les résultats sont tombés. Dans la région de Donetsk, le « oui » l’emporte à 89.07 %, avec un taux de participation de 74,87 %. Dans la région de Louhansk, il y aurait 96.2 % de « oui ».
Ce scrutin peut toutefois être largement remis en cause. Une telle adhésion peut laisser supposer que ce résultat est tronqué. Les habitants cochent une case sur une feuille volante, répondant à la question «souhaitez vous l’indépendance» de la région, avant de déposer la feuille dans une urne transparente sans enveloppe. Aucune instance indépendante n’a validé ce scrutin, en raison de l’absence de déclaration officielle. Il a été suivi par aucun observateur neutre et aucun journaliste, les séparatistes pro-russes ayant interdit leurs présences.
Réactions de Kiev et de Moscou
Ce scrutin est jugé illégal par Kiev, le président ukrainien parle d’une « farce propagandiste ». Le pouvoir accuse le Kremlin de vouloir faire capoter l’élection prévue le 25 Mai prochain. Le ministère des affaires étrangères ukrainien a qualifié ce référendum de «farce criminelle» financée par la Russie. « Le référendum (…) est juridiquement nul et n’aura aucune conséquence juridique pour l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».
Moscou dit respecter l’expression du peuple. « La mise en œuvre pratique du résultat des référendums se fera de manière civilisée, sans aucune récidive de violence, par le dialogue entre les représentants de Kiev, Donetsk et Lougansk » déclare le Kremlin.
Réaction de la France
Le président de la République française, François Hollande, a réagi lors de son déplacement en Azebaïdjan : « Ce qui va compter à mes yeux, la seule élection qui vaudra, c’est celle du 25 mai, l’élection qui va permettre de désigner le président de toute l’Ukraine » qui « sera la seule autorité légitime ». Il dénonce de « vraies-fausses » consultations organisées par les rebelles.