Un adolescent saoudien a été condamné à mort par crucifixion en Arabie Saoudite, une décision politique d’après des activistes anti-gouvernementaux.
En 2012, Ali Mohammed al-Nimr, 17 ans, a été arrêté dans la province saoudienne de Qatif pour détention d’arme et protestations illégales (protestation anti-gouvernementale), alors qu’aucune preuve ne faisait état de tels actes.
Aveux forcés, voies de recours épuisées
Après son arrestation, le jeune saoudien a été emprisonné, sans pouvoir parler à un avocat. D’après le groupe d’aide légale Reprieve, le jeune détenu a même été torturé afin d’obtenir des aveux forcés. Après sa première condamnation, une procédure d’appel enclenchée sans qu’Ali ne soit mis au courant a mis fin aux voies de recours qui auraient pu lui éviter la sentence biblique.
Le directeur du groupe Reprieve, Maya Foa, dénonce ainsi que « personne ne devrait subir le traitement d’Ali – torture, confession forcée, résultant en une crucifixion ». D’après elle, le jeune a été pris pour cible car son oncle critiquait ouvertement le Royaume, lui donnant une certaine notoriété. L’exécution de ce dernier est d’ailleurs prévue ce jeudi.
Ce pays est l’une des dernières monarchies absolues, et son système judiciaire a longtemps été qualifié d’arbitraire et injuste. Si de nombreux Etats ont abandonné la peine de mort (1981 pour la France), l’Arabie Saoudite a suivi le cheminement inverse. Le nombre d’exécutions sous l’actuel roi Salman a augmenté, avec pas moins de 79 condamnés cette année. Un article du New York Times relate d’ailleurs la recherche de bourreaux qualifiés que mène le Ministère du Service Civil arabe.
Soutien international
De nombreuses voix venues d’Internet se sont élevées contre le Royaume, en soutien à Ali, avec notamment le hashtag #FreeNimr.
You stand with justice, help us put some pressure on #Saudi regime. If the world will stand idle, we won’t #FreeNimr pic.twitter.com/ymULIJerEP
— Hamosh (@Hamosh84) 14 Septembre 2015
Une page Facebook, Free Sheikh Nimr Baqir Al-Nimr, a également été créée afin de fournir des mises à jour de l’affaire et coordonner la protestation mondiale pour que justice soit rendue. Nul doute que cette affaire entachera l’image d’une Arabie Saoudite tout juste nommée directrice du panel du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Une logique imparable.