Il y a onze ans jour pour jour, Estelle Mouzin disparaissait à Guermantes (Seine-et-Marne). En onze ans, quelques espoirs ont vu le jour mais en vain. Aujourd’hui, Le Parisien révèle l’existence d’un témoignage inédit, qui pourrait relancer l’affaire.
C’est Jean-Claude Petit, un ancien agent du service de voirie de Bussy-Saint-Georges, ville limitrophe de Guermantes qui est au cœur de cette révélation. En regardant une émission sur la disparition d’Estelle, d’un coup d’un seul, il s’est souvenu de tout. « Le lendemain, le vendredi 10 janvier, l’un des agents d’astreinte a dit : ‘La nuit dernière, vers 2 heures, j’ai vu Seddik M. qui traînait à la ferme de la Jonchère, près d’une benne à ordures. Ça m’a étonné car il n’était pas d’astreinte…’ », a-t-il déclaré.
Ce Seddik dont Jean-Claude Petit parle dans son témoignage apparaissait comme « un être ingérable et parfois violent, ne se gênant pas pour lancer des menaces sexuelles à l’adresse des collègues femmes. Mais il y a autre chose » poursuit-il, « Le lundi suivant, l’un des gars des ateliers nous a confié : ‘On a emprunté ma camionnette, elle a fait 800 kilomètres ce week-end et dans le vide-poches, j’ai retrouvé un ticket de sortie d’autoroute au Havre !’ » Le quotidien Le Parisien rappelle que la police cherche la trace d’une camionnette blanche, signalée à l’époque par une collégienne, depuis onze ans.
« Il faisait l’objet d’une procédure disciplinaire »
Evidemment, l’histoire ne s’arrête pas là, ce serait trop beau. Yannick le 2ème homme dont il est question a affirmé hier que ce n’est pas sa voiture qui a été utilisée « mais un fourgon des espaces verts de marque Iveco, dans lequel on a retrouvé non pas un ticket d’autoroute mais un billet de ferry pour l’Angleterre ». Il assure enfin que la date de sortie de ce véhicule ne correspond pas à celle de la disparition d’Estelle.
Quant à Seddik M., il a perdu son emploi, est devenu SDF et a été hébergé dans un centre municipal désaffecté d’où il s’est pendu le 24 septembre 2009. La mairie précise qu’il «faisait l’objet d’une procédure disciplinaire pour incapacité à travailler en équipe, devant aboutir à un licenciement. »
Les enquêteurs de la cellule Estelle à Versailles prennent en compte les paroles de M. Petit et affirment « nous allons vérifier ces informations, afin de voir si elles permettent d’établir un lien susceptible de relancer l’enquête.»
Claire BELLAHSEN