Quatrième long métrage de Rebecca Zlotowski, « Une fille facile » évoque l’admiration d’une jeune femme à une autre, d’habitude méprisée. Un film impertinent qui interroge un cliché pour le démentir. En salle le 28 août.
Sofia. C’est le nom de la « fille facile » incarnée par Zahia Dehar pendant près d’une heure et demi. De visite à Cannes chez sa cousine Naïma, âgée de 16 ans, la jeune femme à la liberté et la sexualité assumée devient le fantasme féminin de cette dernière. Sa poitrine saillante et ses lèvres pulpeuses comme armes, elle recherche des sensations plus que de l’amour.
Un film de son époque, affranchi des tabous
Représentée comme un modèle positif, la notion de « fille facile » prend un sens différent. Au final, qu’est-ce que c’est à part un terme populaire qui veut tout et rien dire ? Pourquoi ne parle-t-on jamais de « mec facile » ? Et puisqu’on entend souvent que le sexe pour les femmes, hors l’amour, c’est toujours dégradant, Rebecca Zlotowski offre son film le plus personnel en proposant un nouveau regard. Ce ne sont pas des victimes, mais des femmes puissantes qui s’épanouissent à l’égal de l’homme en étant pleinement conscientes de l’image qu’elles renvoient. Dans ce rôle qui lui ressemble si bien, Zahia est intelligente. Non pas parce qu’elle cite du Marguerite Duras, mais parce qu’elle parvient à devenir le sujet désirant plutôt que l’objet désiré.
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