Entre des vidéos pédopornographiques et de viols, le quotidien de Sarah Katz n’était pas des plus faciles. Pendant huit mois, cette Américaine de 24 ans a travaillé en tant que modératrice Facebook, à vérifier 8 000 postes d’utilisateurs par jour.
Un message toute les 10 secondes. 8 000 postes par jour. Voici le rythme de travail typique d’une personne qui travaille pour Facebook. Concrètement, Sarah Katz n’était pas employée du réseau social, mais était au compte de Vertisystem, une entreprise sous-traitante, pour une durée de huit mois[faits datant de 2016].
Son job : analyser les contenus “signalés” et vérifier qu’ils respectent le règlement de Facebook. Mais en défilant l’écran, il n’est pas rare de tomber sur des profils bizarres, remplis de photos à valeurs pédopornographiques ou zoophiles, comme elle le rappelle au magazine Business Insider. Au total, ils sont près de 4 500 à effectuer quotidiennement la même tâche.
A lire aussi : “Trouver du travail avec Facebook c’est désormais possible”
“Facebook a des milliards d’utilisateurs, parmi lesquels de nombreux ne savent pas comment utiliser la plateforme”, explique-t-elle. Suite à son témoignage, le réseau social se justifie en affirmant que la modération “peut parfois être difficile”, même si les employés « jouent un rôle crucial en aidant à créer un environnement sûr pour la communauté.”
Un travail qui porte ses fruits. Depuis les trois premiers mois de l’année, plus de 21 millions de messages à caractère sexuel ont été supprimés, et 3,4 autres millions à contenu violent.
L’insensibilité insensée
Rapidement, même les coins les plus sombres du réseau social ne la choque plus. Les clichés de pornographie juvénile sont désormais pour elle insignifiants : “C’est un job monotone après un certain temps. Vous finissez par être désensibilisé à ce type d’images parce que vous en voyez trop.”
Facebook s’y est préparé : le contrat de travail est bien rédigé. Pour éviter toute poursuite judiciaire, la plateforme met en place un accord qui permet aux salariés de signaler si les conditions de travail ne sont plus supportables. Par exemple, si les images sont trop violentes ou choquantes, il est facile d’arrêter la tâche. Sarah Katz a choisi cette option.