Les Marseillais avaient comme leitmotiv de terminer cette saison sur une bonne note. Pour cela, ils devaient absolument gagner pour espérer accrocher la troisième place. Et l’OM l’a fait sur le score de 3-0. Malheureusement, Monaco s’est imposé face à Lorient et garde sa troisième place synonyme de tour préliminaire pour la prochaine Ligue des Champions.
Les supporters chantent, crient, exultent, mais le cœur n’y est pas. Cette quatrième place est trop douloureuse pour être acceptée. Pourtant, la réalité est bel et bien ce qu’elle est : il faudra se contenter d’Europa League l’année prochaine au Vélodrome, et admirer les prouesses techniques des équipes françaises au Parc des Princes, à Gerland (puis au stade des Lumières) et à Louis-II.
Cérémonie d’avant-match
Ce dernier match contre Bastia au Vélodrome a un goût un peu amer. Le coup de sifflet final de l’arbitre sonne la fin de l’aventure marseillaise pour trois joueurs : André Ayew, André-Pierre Gignac et Rod Fanni. Si on ne connaît pas encore le maillot que porteront ces derniers, en revanche, ils ont eu l’honneur de recevoir un maillot encadré par le président Vincent Labrune en personne, pour tout l’investissement et le dévouement accordés au club. Les joueurs auront même droit à une standing ovation de la part du public pendant la rencontre.
L’OM se comporte en leader… Mais lutte pour la troisième place
L’OM devait à tout prix débuter le match tambour battant pour mettre la pression côté monégasque, qui se déplaçait du côté du Morbihan.
Et Gignac ne tarde pas à se mettre en avant (4e minute), même si l’enjeu du match installe la rencontre dans un faux rythme pendant une dizaine de minutes. Au quart d’heure de jeu, sur un mauvais renvoi de la défense bastiaise, Dimitri Payet récupère le ballon, crochète magnifiquement son adversaire et, sans solution, décide de frapper fort dans un angle impossible. Le stade explose : Leca est battu pour la première fois de la soirée. Septième but de la saison pour le Réunionnais, qui propulse l’OM sur la troisième place du podium. Mais cette joie est éphémère.
Les espoirs marseillais sont vite anéantis. Ferreira Carrasco donne l’avantage à l’AS Monaco au stade du Moustoir. Après ce but, la tension est quelque peu redescendue, mais les Phocéens tentent d’accroître leur avance au tableau d’affichage.
Ayew manque le cadre de peu (23e minute), imité par Payet une minute plus tard sans grande réussite. À force d’obstination, les bleus et blancs doublent la mise. Cinq minutes avant la mi-temps, sur une frappe écrasée de Morel qui paraissait sans danger pour le gardien bastiais, le jeune Djiku contre le ballon qui va se loger dans les filets et trompe Leca à contre-pied. L’OM se procure encore quelques occasions et se dirige tout droit vers la mi-temps sans aucune inquiétude de la part de l’équipe adverse.
Une « OM-nipotence » durant les 45 premières minutes
L’OM a très largement dominé son sujet. Avec une possession de 63% à la mi-temps, les Marseillais n’ont pas été inquiétés.
Quatre frappes côté bastiais mais aucune de cadrée. Aucun corner non plus. Mis à part une incursion de Floyd Ayité, trop esseulé dans le camp adverse, le SC Bastia a servi davantage de « sparring partner » que d’adversaire capable de créer du danger à tout moment. L’OM, quant à lui, s’est créé de nombreuses occasions, et ce, à plusieurs reprises et aurait pu rentrer aux vestiaires avec une avance plus confortable, si les Olympiens avaient été plus réalistes.
Mais ce n’est que partie remise pour la deuxième mi-temps qui va démarrer avec… un quart d’heure de retard.
Incidents à la pause
C’est bien connu, les supporters marseillais sont tellement férus de leur club, qui s’apparente à leur raison de vivre, qu’ils paraissent inconstants dans leur comportement. Plusieurs jets de projectiles et de fumigènes ont été lancés en première mi-temps et à la suite d’usage de projectiles en tout genre, l’arbitre renvoie les deux équipes au vestiaire, aussi vite que ce qu’il les avait fait revenir sur la pelouse. Après une sérénité retrouvée au bout de 15 minutes, les joueurs reviennent sur le terrain.
L’OM attend un faux-pas, qui ne viendra pas
Les Olympiens savent qu’il va être difficile de récupérer la troisième place du podium. Même si Lorient joue le coup à fond et pose des problèmes aux Monégasques, ces derniers ont leur destin entre leurs mains et ne comptent pas être coiffés sur le poteau. Avec un quart d’heure de retard sur les autres matchs, l’OM voit petit à petit son rêve de Ligue des Champions s’effondrer à l’instar de son avance au classement lors de la phase retour du championnat.
Ocampos marque le dernier but du match à la 89e minute après avoir dribblé toute la défense. Mais cela ne changera rien, la déception est là. Les traits du visage des joueurs sont marqués. Ils ont vu tous les efforts d’une longue saison de dur labeur effacés comme si rien n’avait été fait. Comme si le groupe n’avait pas vécu de moments intenses ensemble magistralement orchestrés par « San Marcelo de Marsella », comme si l’équipe n’avait jamais été sur la première marche du podium de toute la saison, comme si l’OM n’avait jamais prétendu au titre de champion de France.
Champion d’automne mais pas de France
Avec seulement 28 points pris sur 57 possibles, l’OM s’est écroulé lors de la phase retour. L’hiver aura été terrible pour les Olympiens, qui n’ont pas résisté et qui ont pris froid. Les points au classement ont « hiberné » et ne se sont réveillés, à l’image du jeu produit par les hommes de Marcelo Bielsa, trop tard pour espérer accrocher mieux qu’une place en Ligue Europa. Ce dernier aura quand même eu un meilleur bilan que son prédécesseur, puisqu’il a accroché une Coupe d’Europe, même si ce n’est pas celle aux grandes oreilles, tant appréciée par les supporters.
Cette fin de saison a un goût amer pour les trois joueurs, qui ont désormais quitté le club mais aussi pour les supporters car ils auront comme unique fierté cette saison d’être champion d’automne.
Julien HOLTZER