Le président turc Abdullah Gül a déclaré dimanche que le blocage de Twitter serait bientôt levé. Recep Tayyip Erdogan, premier ministre turc, s’en est pris à Twitter après des révélations de scandales de corruption le concernant.
« Il n’est pas légalement possible de fermer Internet et de tels sites » a déclaré le président Gül aux journalistes à Ankara en ajoutant « Je pense que le problème sera réglé bientôt ».
Twitter bloqué depuis le 20 mars
Jeudi 20 mars, durant un meeting électoral, le premier ministre avait déclaré l’éradication de twitter » La liberté n’autorise pas l’intrusion dans la vie privée de qui que ce soit ou l’espionnage des secrets d’Etat » avant d’ajouter « Je me moque des réactions à l’ international. Vous verrez la force de la Turquie! ».
Erdogan, leader de l’AKP, parti néo-conservateur au pouvoir depuis 2002, est en pleine campagne pour les municipales du 30 mars alors que le parti est secoué par des scandales de corruption. Des enregistrements de conversations où l’on peut entendre le premier ministre demander à son fils de faire disparaitre des millions de dollars, euros et livres turcs de chez lui, ont notamment été diffusés sur le compte twitter « Haramzade ».
Quelques heures après la déclaration d’éradiquer le réseau social, l’accès était bloqué. Les internautes qui ont tenté d’accéder au site ont été déroutés vers un communiqué qui proviendrait du TIB, l’office de régulation des télécommunications.
What people in #Turkey are seeing when they try to go to Twitter – pic.twitter.com/4GDWwqbfUx
— Anonymous (@YourAnonNews) 20 Mars 2014
Le nombre de tweets augmente de 138%
Loin de freiner l’utilisation de Twitter, l’interdiction a au contraire provoqué une explosion du nombre de tweets. D’après l’AFP, selon une étude réalisée par la société d’analyse des médias sociaux Brandwatch, les tweets ont augmenté de 138%.
L’interdiction a été largement contourné par les internautes, furieux. Les Turcs ont eu recours aux réseaux privés virtuels (VPN) pour accéder à la plateforme : connection à un ordinateur hors du pays, qui sert d’intermédiaire pour se connecter. Autre moyen, ils changent de système de noms de domaines (DNS) : en modifiant ces réglages, cela empêche le fournisseur d’accès de détecter que son client souhaite se rendre sur le réseau social. Sur le twitter de cet utilisateur, une photo d’un graffiti avec l’adresse IP des serveurs DNS de Google, permettant d’échapper au blocage.
Access au Twitter bloqué #Turquie Un graffiti enseignant comment changer votre DNS, pic.twitter.com/gSx7NHQrjH #TwitterisblockedinTurkey — Öznur Karakaş (@oznurkarakas) 21 Mars 2014
De son coté Twitter a rappelé aux internautes qu’ils pouvaient accéder au site à travers le système de messagerie SMS.