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Valence FC : Le club Ché dans l’impasse

Valencia CF Feghouli /@Mykel Flickr

Le club a annoncé aujourd’hui le limogeage du coach Pizzi après seulement 6 mois à la tête de Valence. Un groupe affaibli, qui ne jouera ni la Champions League, ni la Ligue Europa, de quoi faire fuir.

Bankia /@fotomovimiento Flickr

Le groupe Bankia n’arrive plus à se mettre d’accord avec le VCF, ce qui laisse le club dans uns situation financière délicate.

Le problème Bankia

Avant d’être un grand de Liga BBVA, le Valencia CF est avant tout un club endetté. C’est un fossé qui sépare par exemple le FC Barcelone et le Valencia CF sur un plan économique.
Mais les dirigeants ont fait une erreur qu’ils paient aujourd’hui très cher : en voulant renouveler le club, le développer et le rendre « moderne », le projet d’un nouveau stade a été mis en place. Le « Nou Mestalla », une enceinte de 75000 personnes aurait du voir le jour il y a quelques mois déjà, voire des années.
Initialement prévu pour 2011, son inauguration avait été repoussée à janvier 2014. Seulement voilà, avant de se lancer dans le chantier de ce nouveau stade à l’européenne, le terrain actuel Mestalla situé au cœur de la ville (qui accueille les matches à domicile depuis 1923, 52000 places), n’a pas été vendu ! Les travaux, commencés en 2007 ont pris beaucoup trop de retard et sont désormais au point mort. En 2011, la dette du Valencia CF qui s’élève alors à 250 millions d’euros, est rachetée par Bankia, un conglomérat de sept banques espagnoles. En quête de nouveauté, le VCF a demandé à Bankia un prêt pour la construction du Nou Mestalla, à hauteur 350 millions d’euros. Le contrat entre les deux parties est rompu un an plus tard.
Depuis, le club a changé deux fois de président, et cinq fois d’entraîneur (Après le départ d’Unai Emery qui est resté à la tête de Valence pendant quatre saisons : successivement Pellegrino, Valverde, Dukic, Martinez et Pizzi).

Le sauveur Peter Lim ?

Il s’agit du troisième club espagnol supporté dans le monde.
Néanmoins, on comprend rapidement qu’il n’a pas l’impact des deux clubs rois en Liga BBVA : le Real Madrid d’une part, et le Barça d’autre part. Le premier compte 65 millions de fans sur les réseaux sociaux, tandis que les catalans sont premiers avec 70 millions. Les Murcielagos, eux, en sont uniquement à 3 millions, et pire, leur nombre diminue de plus en plus. La dimension internationale de Valencia semble donc moindre comparé à ces cadors. Entre problèmes financiers et popularité ébranlée, rien de mieux qu’un rachat pour changer l’image d’un club à réputation familiale.
Peter Lim, 738ème fortune mondiale, homme d’affaires singapourien, a décidé de reprendre le club au mois de mai dernier, en achetant 70% du capital.,Bankia publie alors un communiqué dans lequel on peut lire que : «Bankia et Meriton (que possède de Peter Lim) se sont mis d’accord sur les termes et conditions matérielles de la restructuration de la dette du Valencia CF. La transaction est structurée de manière à ce que Bankia puisse recouvrer la totalité des fonds accordés par le passé au club et à sa Fondation VCF, pour un montant total d’environ 320 millions d’euros ». Toutefois, le rachat n’est pas totalement validé malgré la signature d’un accord le 6 juin dernier, et de grands changements s’opèrent déjà. A commencer par le remerciement de Juan Antonio Pizzi, qui aura permis aux valenciens d’accrocher la 8ème place de Liga.

Jordi Alba /@MaritaCatalunya Flickr

Comme l’arrière gauche Jordi Alba, un bon nombre de joueurs se sont servis de Valencia comme d’un tremplin pour leur carrière.

La fuite des cerveaux…

Si Valencia est dans une situation des plus délicates financièrement, sportivement, elle a révélé des pépites du football espagnol voire européen, au fil des ans.. Ce ne sont pas moins de douze joueurs qui ont été vendus par les blanquinegros depuis 2009. Centre de formation des clubs européens à échelle professionnelle, Valencia a le don de faire évoluer des diamants bruts, mais pas de les conserver.
A l’image de Jordi Alba. Petit prodige de la Masia (le centre de formation du FC Barcelone), le jeune espagnol n’est pas conservé par le groupe pro. Il décide alors de rejoindre les valencianistas afin de trouver du temps de jeu et l’admiration d’un public. C’est chose faite puisqu’il explose lors des saisons 2009 à 2012. Le natif de l’Hospitalet de Llobregat (Barcelone) avait intégré le VCF Mestalla – équipe réserve – en 2007 après un transfert de seulement 6000 euros en provenance de Cornellà, club catalan. Au terme de la « temporada 2011-2012 », il est vendu 14 millions à son club formateur. Une perte qui laisse un goût amer aux aficionados puisque lors de son passage à Mestalla les années suivantes, il est hué et assimilé à un « traidor », traitre au club qui l’a vu évoluer.
Il ne faut pas oublier que le départ d’Alba s’est fait grâce / ou à cause d’un homme qui, déjà avant lui, avait rejoint les blaugrana : David Villa. Sur ces cinq dernières années, le plus grand succès du club reste el Guaje Villa. Véritable héros des valencianistas, avec 130 buts inscrits en cinq saisons, il les quitte pour le Camp Nou, au sommet de sa carrière.
Pour David Silva et Juan Mata, la génération dorée, le chemin s’est poursuivi hors des frontières ibériques, en Premier League. A Manchester City pour le premier, Chelsea pour le second, qui, par manque de temps de jeu accordé par José Mourinho, s’est envolé vers United. Mais pas de flops les concernant si on s’en tient à la liste de Vicente DelBosque pour ce Mondial (raté par les espagnols) étant donné que les deux en faisaient partie. Signe que leur potentiel est toujours intact.
Le dernier ‘crack’ qui doit son succès footballistique à Valencia est sûrement Isco (de son vrai nom Fransisco Alarcon). Après une année 2010-2011 durant laquelle il aura joué seulement sept matches et marqué 2 buts (Lors de sa formation au VCF Mestalla, il aura joué 112 parties en tout pour 37 buts en quatre ans), le milieu offensif retourne dans sa ville d’origine, Malaga, pour une valeur de 6 millions. Depuis l’été dernier, il est d’ailleurs l’un des talents du Real Madrid, équipe avec laquelle Valencia a de nombreux échanges : Raul Albiol, Sergio Canales, ou encore Roberto Soldado.

Quel avenir pour le club Ché?

Le club de 95 ans n’a pas réussi à accrocher une place en Europe pour la saison 2014-2015. Finaliste LdC 2000 et 2001 il tente désormais de se séparer de 5 joueurs « en trop » dans son effectif : Rami en tête, prêté au Milan, mais également Ever Banega, Andres Guardado, Aly Cissokho, ou encore LE flop de cette saison Helder Postiga.
En revanche, les dirigeants feront tout pour conserver Pablo Piatti, Jeremy Mathieu, très apprécié de l’aficion, et Sofiane Feghouli, qui a réalisé une bonne Coupe du monde avec l’Algérie. Mais ils ne s’arrêtent pas là puisque si Fernando Torres parait favori sur les tablettes des valenciens, c’est maintenant, Thorgan Hazard qui fait débat. La piste Hazard s’éloigne tout de même car le Borussia Mönchengladbach a fait une offre au petit frère d’Eden.
Mais la priorité paraît tourner en faveur de Jackson Martinez (FC Porto) : c’est un bras de fer qui a lieu entre Arsenal et Valencia. Les deux se le disputent depuis quelques semaines. Si l’équipe d’Arsène Wenger pourrait avoir la main mise dessus grâce à sa situation financière qui est plus positive, Valencia n’est pas du genre à laisse tomber aussi facilement, même avec une clause de départ de 40 millions à payer.
Une chose est certaine, sans un recrutement stratégique, avec ou sans Peter Lim à sa tête, le Valencia CF courra à sa perte.

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