Plus de 7 millions de personnes ont voté dimanche lors d’une consultation populaire organisée par l’opposition sur le projet de Constituante du président Nicolas Maduro. Si ce vote n’est pas reconnu par le pouvoir, il n’en demeure pas moins hautement symbolique pour l’opposition.
Ils étaient 7,18 millions à se rendre aux urnes dimanche 16 juillet. Le référendum informel organisé par l’opposition contre le président Nicolas Maduro a attiré 6 492 381 votants dans le pays et 693 789 à l’étranger, ont annoncé les recteurs d’universités garants de l’organisation, après le dépouillement de 95% des bulletins.
« C’est une démonstration indiscutable et historique », a déclaré Henrique Capriles, le leader de l’opposition. Le nombre de participants reste toutefois légèrement en deçà du chiffre escompté. En guise de justification, l’opposition rappelle que seuls 2000 bureaux de vote ont pu être déployés et prône un franc succès.
« Lorsque Nicolas Maduro a gagné, soit disant – parce que l’on sait qu’il n’a pas vraiment gagné -, les gens qui ont voté pour lui étaient moins nombreux que les votants d’aujourd’hui ! », a assuré Julio Borges, le président de l’Assemblée nationale. Le Venezuela a « envoyé un message clair à l’exécutif national et au monde », a commenté Cecilia Garcia Arocha, recteur de l’Université Centrale du Venezuela.
70% des Vénézuéliens opposés à la Constituante
Ce référendum s’opposait à la formation de la Constituante, dont les 545 membres – qui seront élus le 30 juillet – auront pour mission de modifier la constitution. Le but étant d’assurer la « paix et la stabilité économique », selon les dires du président Nicolas Maduro. Beaucoup de Vénézuéliens y voient en réalité un moyen de rester au pouvoir en contournant l’Assemblée nationale, où l’opposition est majoritaire. D’après l’institut de sondage Datanalisis, ils sont environ 70% à y être opposés.
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Or, cette consultation populaire organisée par l’opposition n’était que symbolique et n’avait pas de caractère légalement contraignant. Ce vote n’a pas manqué d’être présenté par le pouvoir comme un acte de « désobéissance civile ». La présidente du Conseil national électoral a rappelé qu’il n’aurait aucune conséquence juridique.
Le référendum a par ailleurs été l’objet de violences. Une femme de 61 ans a été abattue, tandis que trois autres personnes ont été blessées, devant un bureau de vote à Caracas. Selon le parquet, des inconnus à moto auraient ouvert le feu sur les citoyens patientant pour voter.