Un rapport dénonçant les conséquences désastreuses de la fermeture des voies sur berge a été révélé par le Figaro hier.
C’est Valérie Pécresse, présidente LR de la Région Ile-de-France, qui a commandé ce rapport d’étape, le deuxième depuis le mois de septembre. Le comité d’expert chargé de l’observation des effets de la nouvelle mesure est présidé par Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris. À ses côtés, sont rassemblés de nombreux représentants d’organismes. Parmi eux Airparif, Bruitparif, ou encore l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (IAU).
La région entend donc analyser les conséquences de temps de déplacement mais aussi de qualité de l’air et de niveau sonore.
Des conséquences jusqu’en banlieue
Et le rapport est accablant. La piétonisation des quais a indiscutablement ralenti la circulation dans Paris mais elle provoque également de sérieux troubles bien au delà du périphérique ! Toute la banlieue subirait les conséquences de l’initiative très controversée de la Maire de Paris, Anne Hidalgo.
Les experts ont comparé le mois de septembre de cette année à celui de 2015. Et les différences sont significatives. À divers endroits la circulation s’est dégradée.
On note des conséquences jusqu’à la rocade de l’A86. Aux heures de pointe le soir, le temps de parcours a, par exemple, augmenté de 16% du côté de Vélizy (Yvelines). Près de 22% à la même heure sur le secteur Thiais – Créteil (Val-de-Marne). Situation encore plus critique le matin où l’augmentation du temps de trajet atteint parfois 28%.
Augmentation du trafic de 51%
Dans Paris, le trafic a parfois progressé de 51%, notamment à certains endroits des quais hauts. Le soir à ces endroits, le temps de parcours peut même augmenter de 135%. Et le rapport insiste, les mêmes conséquences sont observées sur des axes plus éloignés des quais. La rue de la Convention est, par exemple, un axe de report qui subit 25% de trafic supplémentaire.
Les services d’urgence ont également établi un compte rendu sur leurs temps de déplacement. Ils notent une minute d’augmentation par rapport à 2015. Une précieuse minute quand on sait que la vie de certains patient dépend parfois de quelques secondes.
Les nuisances sonores, elles, ont parfois été multipliées par deux. Le soir surtout, sur une partie des quais hauts. Aucune données sur la qualité de l’air cependant ; Airparif vient seulement d’installer ses nouveaux points de mesure.
Ce que les experts soulignent, c’est que les chiffres soulevés par leur rapport de 61 pages sont nettement supérieurs aux promesses et constatations faites jusqu’à présent par la Ville de Paris.
En plus de ce comité, trois autres ont été mis en place et établiront des rapports réguliers afin d’envisager des modifications de la mesure votée par le Conseil de Paris début septembre. Celui de la Ville de Paris, celui de la préfecture de Paris et celui de la Métropole du grand Paris.
Des évolutions semblent à envisager…
Crédits photo à la Une : Denis Allard/REA