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On a vu pour vous… le jubilatoire Baby Driver la folie pop d’Edgar Wright

Après avoir conclu sa trilogie Cornetto et quitté le projet Ant-Man, Edgar Wright revient avec l’enthousiasmant Baby Driver un film totalement jubilatoire

Quand un film vous fait taper du pied et vous trémousser sur votre siège de sa première à sa dernière minute et que ce film n’est pas à proprement parlé une comédie musicale, cela pose forcément question quant la structure même de l’œuvre. Baby Driver le nouveau long métrage d’Edgar Wright est de cette trempe là, de ces objets pop qui irriguent un enthousiasme débordant et contagieux dont la musique est un élément caractéristique de la narration, à même de vous faire passer les montagnes russes pour un aimable divertissement de kermesse. Quatre ans après avoir conclu sa trilogie Cornetto (Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Le Dernier Pub avant la fin du Monde) et trois ans après avoir abandonné en cours de route le projet Ant-Man afin de ne pas céder sur sa vision artistique face au géant Marvel, le réalisateur britannique revient avec ce Baby Driver, mélange de film de braquage et de comédie romantique dopée par des tubes qui impulsent leurs dynamiques à la moindre scène avec une énergie qui ne faiblit jamais, quitte à laisser le spectateur sur les rotules en fin de parcours.

Mais c’est quoi déjà… Baby Driver ? Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby a un truc pour être le meilleur dans sa partie : il roule au rythme de sa propre playlist. Lorsqu’il rencontre la fille de ses rêves, Baby cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Mais il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal… Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu’il aime et sa vie sont en jeu. 

Premier film d’Edgar Wright écrit uniquement par ses soins, Baby Driver s’impose comme une œuvre résolument personnelle et s’inscrit pourtant paradoxalement dans une veine nettement plus grand public et universelle que ne l’étaient ses précédents opus qui transcendaient des genres par une vision iconoclaste et totalement barrée. Avec Baby, Wright met en scène un personnage qui est le centre névralgique de son récit et dont les écoutes rythment chacun des pas qu’il fait dans la vie, de sa démarche chaloupée à sa conduite aérodynamique pour quitter les lieux des braquages où il agit en tant que conducteur et où il fait hurler l’asphalte dans un crissement de pneus. Sa conduite est rythmée par la musique qu’il écoute et en tant qu’as du volant il mène sa voiture comme on danse avec grâce. Sur un tempo tonitruant, Baby Driver nous mène sur l’autoroute du plaisir avec une maestria littéralement jouissive, chaque séquence surclassant la précédente. Si le rythme est essentiel au plaisir que l’on y prend, la caractérisation des personnages est également l’un des points forts du film, chacun d’entre eux, aussi caricatural qu’il apparaisse, nous promettant des moments d’anthologie. Si Baby Driver est un film pop, sucré comme une friandise et nanti d’une action constante, c’est également un film romantique avec une jolie histoire de cœur, construite à l’ancienne et parvenant à être à la fois touchante et belle. Cette relation sentimentale unissant Baby à Debora permet au film de s’extraire de sa mécanique fluide mais quelque peu répétitive et épuisante et de le faire entrer dans une dimension plus humaine qui fera craquer les cœurs des midinettes.

Pour parvenir à ce que ce tempo alerte soit constamment efficace il fallait des métronomes pour jouer une partition aux petits oignons et force est de constater qu’Edgar Wright s’est magnifiquement entouré. Sa bande de braqueurs dirigée par Kevin Spacey qui interprète avec gourmandise un personnage moins monolithique qu’il ne semble, réunit riens moins que Jon Hamm (Mad Men), Jamie Foxx (Miami Vice, Collateral, Ray...), Jon Bernthal (The Walking Dead, Daredevil…) et Eiza Gonzalez, dans des personnages pas piqués des vers et auquel chacun d’entre eux apporte sa démesure et sa densité, toujours à la lisière de verser dans la caricature mais sans jamais tomber dans les travers qui semblaient s’ouvrir à eux. Autour de cette bande de frappadingues on retrouve la douce et tendre Lily James qui n’a pas grand chose à jouer mais le fait avec un charme incandescent qui ne peut guère laisser insensible et surtout Ansel Elgort qui apporte sa profondeur et son charisme au personnage totalement iconique de Baby qu’il rend instantanément culte. En apportant à son film tout ce qu’il faut de style, d’énergie, de cinéphilie et de virtuosité ce qui donne une mise en scène élégante, virevoltante et viscérale tout en poussant tous les curseurs jusqu’au vertige, le réalisateur démontre tout son savoir-faire parfois au détriment de l’émotion mais ce serait pinailler que de bouder son plaisir. Avec Baby Driver, Edgar Wright embrasse une fibre qui parlera sans doute plus au grand public mais qui pourra laisser ses plus fervents défenseurs un peu décontenancés de le voir s’écarter de son parcours jusqu’ici relativement peu balisé.

A lire aussi : Première bande-annonce pour Baby Driver le nouveau film d’Edgar Wright

Edgar Wright fait décoller l’asphalte dans une gigantesque orgie de pop culture, généreuse et enthousiasmante. Baby Driver a tout d’un grand.

Baby Driver de Edgar Wright – En salles le 19 juillet 2017

 

 

 

 

 

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Journaliste pôle séries et La Loi des Séries, d'Amicalement Vôtre à Côte Ouest, de Hill Street Blues à Ray Donovan en passant par New york Unité Spéciale, Engrenages, Une famille formidable ou 24, la passion n'a pas d'âge! Liste non exhaustive, disponible sur demande!
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