La piscine Jean-Bouin de Nice accueillait ce 14 mars l’équipe de France de water polo, qui jouait son 4e match de Ligue mondiale contre le Monténégro, pour le compte de la 3e journée en retard. Les Bleus se sont logiquement inclinés (10-12), mais n’ont absolument pas démérité devant leur public.
Toujours à la recherche d’une première victoire. Avec un effectif pourtant étonnamment uni, l’équipe de France de water polo n’a pas encore goûté à la victoire en 2016. Trois défaites inaugurales que les tricolores avaient l’occasion d’effacer devant leur public de Nice, terre promise du water polo, et principal « fournisseur » des Bleus. Une ambiance survoltée dans l’unique et large gradin, passionné. La « Marseillaise » inaugurale coupée en plein dernier couplet est reprise avec cœur. Le coup d’envoi est singulier : l’arbitre lance le ballon au milieu de la piscine, puis les 14 joueurs se ruent pour l’attraper !
Très vite, le Monténégro, vice-champion du monde en 2013 et grande nation européenne, prend le large. Au bout du premier quart-temps de huit minutes, la sélection balkanique mène déjà 2-6. Un 0-5 d’entrée, ça fait mal. Le temps-mort est l’occasion de stopper la furia monténégrine, emmenée par Paskovic et Radovic (deux buts chacun). Chaque but bleu est vigoureusement encouragé, portée par un speaker résolument subjectif. Et ça marche : deuxième quart-temps, les Bleus plantent un 4-2 au Monténégro. Enzo Khasz est le seul double marqueur français pour cette première mi-temps, et les Bleus reviennent à 6-8.
LA ROUTE DE RIO PASSE PAR TRIESTE
Après un court spectacle de natation synchronisée, le match reprend ses droits. L’équipe a bougé du tout au tout : il faut dire que malgré des quarts-temps aussi courts, le water polo reste un sport extrêmement fatigant. Faut-il rappeler que les joueurs n’ont pas pied, et qu’ils repartent en crawl vers le but adverse en cas de contre ou de remise en jeu. Ce troisième quart-temps est bien plus serré, et le Monténégro reprend la main sur le match, infligant un 0-3 aux Bleus. Sonnée mais toujours soutenue, la France réveille son orgueil. Enzo Khasz re-marque, imité par Simon Thibaut et Mehdi Marzouki. Revenus à deux points (9-11), ils laisseront filer le match sur un nouveau but monténégrin. Ugo Croustillat poussera une dernière fois la balle dans les filets, mais le sort est déjà jeté (10-12).
Certes, c’est une quatrième défaite en quatre matches de Ligue mondiale. Certes, elle vient plomber tous les espoirs tricolores en terme comptable. Mais niveau confiance, les Bleus ont engrangé un maximum. Le sélectionneur Florian Bruzzo évoque le manque de rythme : « on a pas joué de match officiel depuis un moment, c’est pas facile de se remettre dans la cadence« . Il promet de « rebosser tout le système, de mettre un maximum d’énergie » pour sauver les meubles dans cette Ligue mondiale. Mais avant, le prochain rendez-vous des Bleus, ça se passera à Trieste, en Italie, pour le tournoi qualificatif olympique. Comme Manuel Laversanne nous l’expliquait hier, les places sont chères pour le voyage à Rio. 24 ans qu’on a pas vu les Bleus aux Jeux olympiques : et si c’était la bonne ?
Crédit photo : T.A