Un tribunal de Tunisie a décidé d’interdire la diffusion de Wonder Woman au cinéma, plus d’un mois après la date à laquelle le film devait sortir.
Le blockbuster Wonder Woman n’a pas plu à tout le monde. La Tunisie a décidé d’interdire sa diffusion au cinéma plus d’un mois après la date à laquelle le film aurait dû sortir. D’après Sofiene Sliti, le porte-parole du ministère public, la décision est liée à la présence d’une ancienne militaire israélienne dans le film (Gal Gadot).
Le passé militaire israélien à l’origine de la censure
Le film si anticipé devait arriver sur grand écran en juin à Tunis mais sa sortie a été interrompue après qu’une plainte ait été faite par le partie nationaliste al-Chaab, qui demandait à ce qu’il soit banni à cause du passé militaire de Gal Gadot.
L’actrice avait accomplit les deux années de service militaire obligatoires de son pays natal : Isräel. Ses posts sur les réseaux sociaux concernant la guerre Israël-Hamas de 2014 avaient causé beaucoup de colère. Elle avait alors écrit : « J’envoie mon amour et mes prières à tous les garçons et filles qui risquent leur vie en protégeant mon pays contre les actes horrifiques du Hamas, qui se cachent comme des lâches derrière des femmes et des enfants… Nous vaincrons ! Shabbat Shalom ! ».
Couac administratif ou censure ?
Le ministère de la culture tunisien avait alors décidé de suspendre la diffusion du film, la veille de l’avant-première, en raison d’une « demande d’autorisation trop tardive ». L’explication a aussitôt été démentie par le distributeur.
Les relations diplomatiques entre Israël et la Tunisie sont tendues depuis les années 1950. Le film Wonder Woman a donc créé une nouvelle controverse et il semblerait qu’il n’y ait donc aucune « normalisation » des relations entre Tunis et Tel Aviv.
Le Liban avait pris une décision similaire en juin et avait décidé d’interdire la diffusion de Wonder Woman dans ses cinémas également. La Jordanie avait aussi suspendu la diffusion mais l’avait finalement autorisée.
Censure de longue date en Tunisie
Gal Godot apparaissait cependant dans les films tels que Batman vs Superman ou encore Fast and Furious et ceux-ci n’avaient pas été censurés dans les pays arabes. La forte promotion médiatique et l’excitation autour de Wonder Woman ont été ce qui a attiré l’attention des censeurs pour Anthony Sargon, une Américano-libanaise. La gérante du Comic Stash, un magasin de BD de Beyrouth, a en effet expliqué : « C’est parce qu’elle est la star principale du film, ça a effrayé certaines personnes ».
La censure n’est pas nouvelle en Tunisie. La représentation du film « Muhammad, le messager de Dieu » avait ainsi été annulé à cause de la supposée représentation du prophéte dans le film. Le long-métrage du Libanais Ziad Doueiri, « L’Attentat » avait aussi été interdit de diffusion par les 22 pays membres de la Ligue arabe car des passages avaient été tournés en Israël avec des acteurs israéliens.
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