Candidat aux législatives des Français de l’étranger en Europe du Nord, Will Mael NYAMAT vit à Londres depuis maintenant 4 ans. A la rencontre de la communauté française résidant au Royaume-Uni, en Irlande, dans les pays Scandinaves et les pays Baltes, il souhaite revisiter de nombreuses problématiques d’intégration délaissées du débat politique. Et qui pourtant pourrait esquisser le fruit d’un nouvel ADN républicain dans un monde en mouvement.
INTERVIEW DE WILL NAEL NYAMAT, CANDIDAT DE GAUCHE AUX LEGISLATIVES SUR LA 3EME CIRCONSCRIPTION DES FRANCAIS ETABLIS HORS DE FRANCE (ROYAUME-UNI, IRLANDE, PAYS SCANDINAVES ET PAYS BALTES)
1 / Quel regard portez-vous sur la mobilité européenne et l’expérience de vie à l’international des jeunes ?
Tout d’abord, merci d’avoir bien voulu me donner la parole sur ce sujet passionnant qu’est la mobilité. Si je suis candidat à l’élection législative, je suis aussi et surtout un jeune qui n’a pas hésité à vivre l’expérience de la mobilité européenne.
Originaire de Tarbes, ma ville d’adoption, j’ai débarqué à Londres en indépendant ; Je n’étais pas ERASMUS, et j’ai donc du me débrouiller pour trouver les moyens de financer mes études.
A l’heure actuelle, il faut dire qu’il n’y a pas beaucoup d’informations sur les aides possibles pour les jeunes européens qui décident de migrer en dehors des Systèmes classiques « Erasmus ou Leonardo ».
D’ailleurs si je suis élu au Parlement, je me battrais pour faire en sorte que chaque ambassade mette à disposition sur leur sites internet, les informations relatives aux aides locales possibles notamment en ce qui concerne le financement des études, l’insertion professionnelle dans les pays d’accueil.
2/ Comment et par quels nouveaux projets, les députés des Français de l’étranger qui siègeront à l’Assemblée nationale pourront permettre à la jeunesse d’être plus à l’aise avec le mot « Entreprendre » ?
L’entreprise n’est pas l’ennemie du socialisme ou de la gauche en général; Au contraire. Je suis pour ma part un entrepreneur dans l’âme. Toute ma vie j’ai entrepris (avec plus ou moins de succès), mais ce n’est pas le succès qui est important et c’est pour cela je souhaite encourager l’initiative à l’origine de toutes les réussites. En tant que député, j’essayerai de mettre en place des systèmes d’aide à l’élaboration de projets.
J’entends certains dire que le seul frein à l’initiative économique en France serait la bureaucratie excessive. Ce n’est pas exactement vrai, car une il se crée énormément d’entreprises en France tous les ans malgré cette bureaucratie qui d’ailleurs a été pas mal allégée ces dernières années.
Le problème c’est que les entreprises meurent souvent au bout d’un ou deux ans.
Il faut donc les aider à se financer. Faciliter les prêts aux entreprises. Il n’y a pas de raisons que l’on donne autant d’argent aux multinationales sans regarder à la dépense, alors que les PME et les TPE ont encore beaucoup de mal à accéder au crédit.
3/ Que pensez-vous de la « Charte de la jeunesse » transmise à l’ensemble des candidats à la députation des Français de l’étranger dans la troisième circonscription ?
C’est une très bonne initiative et je souhaite remercier les jeunes à l’origine de cette charte pour leur engagement en faveur du bien public.
J’ai 27 ans je me suis engagé en politique très très jeune. La politique c’est ma vie. J’ai été le premier à encourager des candidats indépendants à s’engager dans cette campagne pour les législatives. Nous cosignerons d’ailleurs dans quelques jours, un texte commun avec des candidats divers venant de plusieurs circonscriptions.
Beaucoup d’entre eux sont candidats parce qu’ils se sont dit, s’il y va pourquoi pas moi ?
Contrairement à d’autres dont je tairai les noms, je ne vois pas l’engagement de jeunes en politique comme une menace pour ma propre carrière.
4/ Que pensez-vous de l’expérience d’universités d’Europe du Nord qui permettent à des jeunes de démarrer une activité protégée et aidée par des législations incitatives au milieu d’une ambiance véritablement stimulante ?
La France devrait s’inspirer des initiatives venant d’Europe du nord.
Nous avons la chance d’avoir une circonscription diverse, mais également extrêmement dynamique. En Suède ou en Norvège, presque 90% des jeunes parlent anglais en plus de leur langues locales. C’est une très bonne chose. Je rencontrerai dans quelques semaines des parlementaires suédois à Stockholm. Ce sera l’occasion d‘échanger avec eux sur ces questions.
5/ Existe-t-il aujourd’hui en Europe et dans le monde des modes de gouvernance dans la décision publique ou dans la sphère privée qui se distinguent par leur caractère innovant ?
Sans conteste : La Suède et son système de transparence exceptionnel et une dépense publique maitrisée conjuguée à un état providence égalitariste.
Nous discuterons d’ailleurs à Stockholm de la possibilité pou la France de se rapprocher du modèle suédois. Il ne s’agit pas de le calquer mais de s’en inspirer car nous sommes une Grande Nation avec une tradition politique qui n’a rien à voir avec celle de la suède ; De plus, en ce qui concerne le bien être, nous avons des dépenses régaliennes qui sans aucune communes mesures avec celles de pays comme la suède. Des dépenses de souveraineté telles que le maintien de l’arsenal nucléaire, l’entretien de forces armées présentes sur les 5 océans et dont le caractère opérationnelle est la garantie de notre survie en tant que puissance mondiale ne nous donne pas les mêmes marges de manoeuvre en matière sociales que nos amis suédois.
Toujours est-il que des efforts peuvent et doivent être entrepris notamment en ce qui concerne la façon dont nos élus gèrent l’argent public.
Mais là encore, c’est à nous citoyens, de ne pas laisser passer certains excès de nos dirigeants. Plus nous serons exigeants envers nos élus, moins ils seront enclin à franchir la ligne rouge.