Poursuivi pour avoir violenté un lycéen à Paris en mars dernier, le policier ne sera finalement jugé qu’en novembre. La présidente du tribunal correctionnel a estimé préférable qu’il soit entendu par une formation collégiale et non par elle seule.
La vidéo avait fait le tour des réseaux sociaux. Souvenez-vous, c’était le 24 Mars dernier.
Paris est bondé de manifestants, la colère gronde contre la loi Travail aux quatre coins de la capitale. Devant le lycée Bergson (XIXe arrondissement), deux policiers maitrisent un adolescent au sol. Puis un troisième poulaga coiffé d’un casque lui vocifère « lève toi ! ». Le Mit En Cause s’exécute, se redresse les bras tenus par ses geôliers, quand soudain, le nerveux CRS perd son sang froid. Le finaud prend de l’élan, comprime ses poumons, fait un tour de manivelle et VLAN ! Te lui balance un hypercute dans le museau tout droit venu de l’espace ! La cible en perd son centre de gravité, s’abat lourdement sur le sol pareil à un sapin bûcheronné. Jusqu’ici rien d’extravagant, ça fait partie du jeu. On en prend, on en donne ! Fallait voir les prunes qui s’envoyaient en 68, c’était autrement plus cosaque.
Jugé pour violence volontaire
Seulement à l’époque, le téléphone portable n’était encore qu’un prototype futuriste. Aujourd’hui, il est l’outil vital de l’être humain. Hélas pour le CRS distributeur de bourre-pif, son geste malencontreux a été immortalisé par un témoin. La droite magistrale est dans la boite ! Répandue sur la toile dans la minute. C’est une consternation unanime qui submerge les réseaux sociaux. Le jeudi 7 avril, le gardien de la paix de 26 ans est placé en garde à vue à l’Inspection générale de la police judiciaire (IGPN), puis renvoyé le samedi suivant par le parquet devant le tribunal correctionnel de Paris. Il devait être jugé en mai pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique sur le lycéen de 15 ans. Mais en raison de la complexité de l’affaire, la présidente du tribunal correctionnel a estimé préférable que le policier soit entendu par une formation collégiale (un juge, deux assesseurs) le 10 novembre et non par elle seule, comme c’était prévu.
Elle a convoqué une autre audience intermédiaire, le 26 mai, pour étudier la demande d’une nouvelle expertise médicale faite par la famille d' »Adam », nom par lequel ses parents souhaitent qu’il soit désigné dans les médias. L’avocat du jeune garçon, qui s’est présenté à l’audience encadré par ses parents, s’est dit « ravi » de voir ses demandes suivies. Il souhaite désormais étendre l’affaire à tous les incidents constatés le 24 mars aux abords du lycée Bergson.