Face au dernier attentat survenu sur le territoire français hier soir à Nice, François Hollande souhaite renforcer les attaques au Moyen-Orient. L’EI a déjà perdu beaucoup de territoires depuis un an.
La nuit fut agitée à place Beauvau, et les premières annonces concernèrent logiquement la situation sur le sol français. Aux alentours de 4 heures du matin, François Hollande a affirmé vouloir prolongé l’état d’urgence pour une période de trois mois. L’accentuation de l’opération Sentinelle, qui déploie des militaires en France, ainsi que le recours à la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale ont également été prononcés. Néanmoins, nombreux sont les experts à s’accorder sur un point : le nerf de cette guerre se situe bien loin de l’Occident. Précisons qu’aucune revendication n’a jusqu’ici été recensée, même si le mode opératoire laisse peu de place au doute.
Le Président de la République ne s’est donc pas fait attendre pour s’emparer du sujet : « Nous allons encore renforcer nos actions en Syrie et en Irak. Nous continuerons à frapper ceux qui justement nous attaque sur notre propre sol dans leur repaire. » Une réaction évidente, qui s’appliquera en étroite collaboration avec les Etats-Unis, chef de file de la coalition internationale contre Daesh décrétée en août 2014. 22 pays, dont la France, l’avaient immédiatement rejointe.
Des effectifs toujours plus nombreux
Depuis, la première puissance mondiale continue de montrer l’exemple, puisqu’elle est auteur de 90% des frappes aériennes infligées aux territoires de l’EI. Lundi dernier, après avoir rencontré le Premier Ministre irakien, le secrétaire de la Défense américain, Ash Carter, a annoncé que 560 soldats supplémentaires seraient envoyés en Irak. Une décision portant à 4 647 le nombre d’hommes américains engagés dans cette guerre. La France demeure le pays européen s’étant le plus investi dans la lutte, avec 4% des frappes de la coalition.
La stratégie extérieure de l’organisation terroriste est intimement liée aux combats en Irak et en Syrie : en effet, la multiplication d’attentats aux quatre coins du monde est en réaction à leurs défaites militaires, de plus en plus nombreuses depuis le milieu de l’année 2015. Un constat plus actuel que jamais, qu’avait d’ailleurs souligné Jean-Yves Le Drian le 14 juillet : « Daesh recule sur l’espace du califat qu’il avait voulu installer au Levant, ils ont perdu entre 30 et 40% de leur territoire. Je pense qu’assez rapidement, on arrivera à éradiquer cette occupation territoriale. »
L’Irak sur la bonne voie
En effet, la ville irakienne de Falloujah – située une cinquantaine de kilomètres à l’Ouest de Bagdad – a été reconquise par l’armée irakienne soutenue par les forces kurdes et la coalition en juin après un mois de combats. Une victoire essentielle, puisqu’elle faisait partie des plus plus grandes villes détenues par l’EI (300 000 habitants lorsqu’elle était passé sous leur contrôle début 2014). Désormais, la priorité est portée sur Mossoul, dernier bastion de l’organisation terroriste en Irak. Les forces armées irakiennes et les peshmergas kurdes se situent actuellement à 60km au sud de la ville. L’opération s’avère complexe, les djihadistes ayant eu deux ans pour renforcer leurs défenses autour de la ville.
Difficultés en Syrie
Du côté de la Syrie, la ville de Rakka est au coeur des territoires de l’organisation. L’EI en a fait sa capitale, et a mis un point d’honneur au fait de la conserver. Néanmoins, la coalition tente de s’y frayer un chemin. L’organisation a déjà subi une grande déconvenue fin mars, perdant le contrôle de la cité antique de Palmyre. Malheureusement, les dernières nouvelles ne sont pas très bonnes. Les djihadistes ont lancé de fulgurantes contre-attaques en juin, obligeant les forces arabes et kurdes de se retirer à la hâte, après trois semaines d’avancées, finalement ponctuées à Manbij fin juin (environ 130km à l’Ouest de Rakka).