La ministre de la santé, Agnès Buzyn, était l’invitée de L’Épreuve de vérité sur Public Sénat, lundi 19 février. Lors de l’émission, elle a notamment annoncé que le DMP (dossier médical partagé) pourrait être totalement déployé par l’assurance maladie d’ici fin 2018.
Déployé dans toute la France
Expérimenté dans plusieurs régions comme le Bas-Rhin, Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), Côtes-d’Armor, Doubs, Haute-Garonne, Indre-et-Loire, Puy-de-Dôme, Somme et Val-de-Marne, le DMP semble fin prêt à être mis en place dans toute la France : « Le dossier médical partagé est enfin opérationnel, il y a aujourd’hui plus d’un million de dossiers ouverts dans des régions expérimentales, et il pourrait être totalement déployé d’ici la fin de l’année 2018 par l’assurance maladie » a assuré la ministre de la santé. Ainsi, des économies pourraient être faites, notamment en évitant certains actes médicaux redondants : « aujourd’hui, quand on parle de pertinence des actes, beaucoup d’actes sont refaits entre la ville et l’hôpital, tout simplement parce que le médecin de ville ne récupère pas la radio, le scanner…, explique Mme Buzyn, il faut maintenant un outil numérique partagé« .
Mais le DMP, c’est quoi ?
Le dossier médical partagé est un carnet de santé numérique créé en 2016. Selon la loi de modernisation, il est destiné à « favoriser la prévention, la qualité, la continuité et la prise en charge coordonnée des soins des patients ». En bref, le DMP c’est :
Hormis vous-même, seuls les professionnels de santé sont autorisés à accéder aux informations utiles à votre prise en charge. Ils peuvent également partager les informations médicales vous concernant (antécédents, allergies, médicaments, résultats d’examens etc) avec d’autres professionnels de santé. Pour plus de précisions, vous pouvez vous rendre sur le site de l‘assurance maladie.
Les limites du DMP
Dans son rapport annuel 2018, la Cour des comptes a estimé que le DMP connaissait des limites. En effet, l’ouverture d’un dossier ne peut se faire qu’avec le consentement du patient ( selon la législation de 2016), ce qui serait un frein à sa généralisation complète. « Il en va de même pour la possibilité offerte aux patients d’une part de masquer certaines informations de leur dossier aux professionnels de santé -hors médecin traitant- et, d’autre part, d’invoquer un motif légitime -notion dont le contenu n’a été précisé par aucun texte- pour s’opposer au versement d’informations dans leur DMP par les professionnels de santé » ajoute t-elle.
Depuis le 1er janvier 2017, la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) a repris en main le dossier médical partagé. Cette décision s’inscrit dans une dynamique de changement décidée en 2016, après que le projet de DMP ait été mis à mal par 12 ans d’absence d’un plan de déploiement clair de la part des pouvoirs publics.