Il en avait pour 35 ans. 25 années à tirer pour un braquage qui tourne mal, 10 autres pour la récidive d’une évasion. Ce dimanche, Redoine Faïd retente le coup, et se fait la malle. A bord d’un hélicoptère, c’est tout un commando qui est venu l’extraire par les airs de la prison de Réau, en Seine-et-Marne. Récit de tout un escape game, façon Prison Break.
Des fusils d’assaut, un hélicoptère, et quelques disqueuses. Voilà ce qu’il faut pour s’échapper d’une prison. Redoine Faïd, 46 ans, multirécidiviste, est devenu l’icône du grand banditisme en se faisant « la belle » de manière spectaculaire. Dimanche 13 avril, trois « complices » volent un Alouette à l’aérodrome de Seine-et-Marne, avant de prendre son pilote en otage. Rapidement, ils prennent la direction du centre pénitentiaire de Réau, pour finalement survoler la cour d’honneur.
Technique pour disperser les gardiens non armés : du gaz lacrymogène. En vol stationnaire au-dessus de la prison, les individus « bombardent » la cour, obligeant les géôliers à se réfugier à l’intérieur du bâtiment.
La voie est libre. Les hommes armés « habillés de noir, portant des cagoules et des brassards de police au bras » sautent de l’hélicoptère et courent vers les parloirs. Aucun blessé sur le chemin. Là, Redoine Faïd parle à son frère. Il est rapidement extrait de la pièce. Tout ça, en moins de 10 minutes.
C’est le début de la fuite. L’hélicoptère prend les airs avant de se poser 60 km plus loin, à Gonesse, dans le Val-D’Oise. Incendié puis abandonné, l’engin est retrouvé par les forces de l’ordre. Sur place, le pilote est là, en état de choc. Logique. Après son transfert aux urgences, l’enquête reprend. Les quatre bandits disparaissent alors à bord d’une Renaut noir, elle aussi retrouvée, mais plus loin, à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Finalement, le braqueur repart à l’aide d’un ultime véhicule, avant de disparaître, sans plus laisser de trace.
Qui est Redoine Faïd ?
La cité l’a fait grandir. Originaire de Plateau de Creil, dans l’Oise, ce petit délinquant devient facilement un grand bandit. Son éducation ? Il la doit aux films de truands. Il grandit dans l’espoir de ressembler à Al Pacino, pour finalement braquer des fourgons blindés. Mais la justice le rattrape : il est incarcéré à plusieurs reprises, et tente à chaque fois de s’échapper. Mais en avril 2010, il organise un braquage -raté- où Aurélie Fouquet, jeune policière municipale, perd la vie lors d’une fusillade musclée sur l’autoroute. Redoine Faïd, condamné en avril dernier pour récidive, en avait encore pour 35 ans de détention.