Diffusé hier sur OCS Max (et toujours en replay), L’invitation est le premier film d’OCS Signature, le label qui nous a apporté tant de séries depuis 10 ans. Pour quel résultat ?
C’est quoi L’invitation ? Sophie et Nicolas Gravel laissent la capitale derrière eux et s’offrent une nouvelle vie en province avec leur jeune fils, Maxime. Ils font rapidement la connaissance de leurs voisins, Angela et Patrice Maupin. Un après-midi, Angela invite Maxime à venir jouer avec leur fils du même âge. Peu de temps après, Sophie trouve son fils quelque peu éteint et découvre des marques étranges dans son dos. Suspicieuse, elle se met à fouiller la vie et le passé des Maupin…
OCS Signature : un gage de qualité ?
Depuis 10 ans, le label OCS Signature s’est imposé comme une garantie de qualité et de renouveau dans le domaine des fictions. Ainsi des séries comme Les Grands, Lazy Company, Irresponsable, Moah, ou encore Missions, se sont imposées dans un paysage sériel trop souvent cantonné aux polars et autres séries policières (!!). En 2021, la chaîne décide donc de lancer son premier film sous son label tant respecté. Plus qu’un simple élément de marketing, OCS Signature est l’assurance d’être plongé dans un objet télévisuel différent, à l’écriture soignée et à la réalisation qui ne donne pas l’impression de tout le temps voir la même chose. En ça, L’invitation coche toutes les cases, même si elle ne révolutionne pas un genre déjà sur-représenté dans la culture américaine.
Une équipe qui connaît son sujet
Pour son premier film de genre, OCS a fait appel à une équipe sûre, de celle qui connaît son sujet et sait comment dynamiter un genre ou du moins s’amuser avec ses codes.
A la production, on retrouve la très prolifique Empreinte Digitale à qui l’on doit quelques uns des grands succès de la plateforme, mais aussi certaines des séries qui ont le plus contribuées à renouveler la fiction française des 10 dernières années. A la réalisation, l’excellent Fred Grivois qui avait aussi signé Trauma pour 13èmeRUE (autre thriller au concept redoutable) entouré notamment de Thomas Capeau à la musique (Lazy Company ou Trauma justement). Enfin, côté casting, c’est là aussi une réussite tant les couples matchent bien entre eux et que les comédiens délivrent une prestation remarquée : Guillaume Gouix, Margot Bancilhon, Hubert Delattre et Alysson Paradis (cette dernière est sur un registre et sur une ligne de crête pas facile et se révèle très convaincante dans le rôle).
Un suspense implacable
L’invitation rejoint la longue liste de ces films américains qu’on ne voit pas venir, que l’on regarde par hasard mais qui pourtant, sans artifice particulier, se révèle une très agréable surprise. Car oui, ce n’est pas un film pétardant d’effets, calibré pour fonctionner. L’invitation installe son atmosphère malaisante, distille ici et là tous les éléments pour attirer le spectateur dans ses filets … et mieux l’amener dans une toute autre direction à la fin. A chaque minute, dès le début, on sait quelque chose va arriver, on pense pouvoir en percer les secrets et on se retrouve pourtant cueilli, surpris, quand la fin arrive. Et de repenser à des films qui nous avaient apportés la même sensation, à l’image de Ils (2006) ou même le troublant Eden Lake (2008). A chaque fois, la mise sous pression du spectateur est totale et il ne sait jamais quand va survenir un possible déchainement de folie et de violence. Mais ce qui est sûr, c’est qu’à l’issu de l’histoire, le malaise est toujours là et on voudrait pouvoir se replonger dans l’histoire pour comprendre à quel moment on aurait raté quelque chose.