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On a vu pour vous … l’incroyable final de Missions (OCS)

Pour son final, Missions s’offre une saison épique et magistrale où les rebondissements et les références s’enchaînent pour le grand plaisir du spectateur.

C’est quoi Missions saison 3 ? Sam Becker a quitté Mars en laissant Jeanne Renoir et l’équipage à leur sort. Mais son retour est plus difficile qu’il ne l’imaginait. Sur Terre, personne ne l’attend. Il comprend qu’il est revenu dans un monde différent. Un monde où personne n’est jamais parti sur Mars. Ceux qui le retiennent désormais prisonnier s’interrogent sur sa véritable identité. Une seule personne, Peter Kaminski, finit par croire à son histoire et se mettre à la recherche des membres de la mission décrite par Sam. Débute alors une enquête autour d’une question obsédante: qui a modifié le Temps, et pourquoi ?

La fin d’une épopée de 3 saisons

Alors qu’OCS fête cette année les 10 ans de son label OCS Signature, c’est sans doute l’un de ses projets les plus ambitieux qui prend fin cette année. Lancée en juin 2017, Missions est la première incursion de la chaîne (et l’une des premières en France) dans de la pure science-fiction. Imaginer une série chorale qui parte sur Mars, à bord d’un engin spatial, le tout avec un budget somme toute assez bas est dès le départ une gageure. Y parvenir tiendrait du miracle. Pourtant dès son lancement, la série Missions étonne, déroute, et transforme ses faiblesses en force, joue avec les références de la pop culture (de Alien à Lost), bâtit sa mythologie et se révèle bien plus qu’une réussite : un véritable petit miracle, à l’image de ce qui se passe sur Mars. Même si parfois, notamment en saison 1, le jeu est un peu « bleu », la magie opère et on est littéralement embarqué.
Avec la saison 2, la série monte en puissance et de nouvelles références arrivent (comme Caprica) à mesure que la mythologie se complexifie, que les personnages grandissent et que le public s’accroche. Cette saison bien plus aboutie que la première se termine comme la précédente sur un impitoyable twist qui redistribue toutes les cartes. Les auteurs nous avaient promis une histoire sur 3 saisons dont ils connaissaient la fin. On attendait de voir où « le portail » allait nous emmener.

Une magistrale conclusion

Dès le 23 décembre, la dernière saison de Missions arrivera sur OCS. Cette saison est à la fois la conclusion logique à une histoire puissante, mais aussi, en quelque sorte une nouvelle série. Tant par le ton – bien plus sombre – que la maturité incroyable de l’histoire et des personnages – très différents des deux premières saisons – et bien sûr le format – ce sont désormais 5 épisodes de 52 minutes qui constituent la série – Missions touche à sa fin alors que l’on voudrait qu’elle n’en soit qu’au début.
Jamais la série n’a été aussi proche de celle qui l’a inspiré à savoir Lost. Comme l’ultime saison 6 de Lost qui déroulait une histoire parallèle (avec les flash-sideways), celle de Missions adopte une histoire totalement différente mais parallèle à celle que l’on connaît et qui l’éloigne de Mars avant sans doute de l’y ramener. On redécouvre des personnages que l’on croyait connaître mais qui s’avèrent pourtant si différents. Et on mesure la brillante interprétation que certains leur donnent, à l’image de ce duo de femmes puissantes que sont Barbara Probst et Hélène Viviès, remarquables dans ces nouveaux épisodes, du début à la fin.

Dans ces 5 épisodes, les auteurs jouent aussi avec l’espace et le temps (comme dans Dark) en complexifiant l’intrigue mais en parvenant à lui donner toutes les réponses. Sans apporter de nouveaux mystères, ils tendent ceux existants pour les mener à leur conclusion et à la conclusion de la série. Cette dernière est en tout point parfaite. Elle est d’abord un parfait écho à la fin de la saison 2 alors qu’on les pensait réellement éloignées ; elle donne les réponses que l’on attendait tout en frustrant à l’idée que ce soit terminé ; elle laisse une interprétation possible et des discussions certaines quant à ce qu’on y voit. Même si la série ne résiste pas à distiller dans ses dialogues des explications dont on sent qu’elles sont pleinement destinées au public, elle n’en rajoute pas dans le côté « bavard » de certaines productions françaises. Le final de Missions est donc totalement réussi, offrant la meilleure des conclusions à une histoire qui sera parvenue tour à tour, nous interroger, nous émerveiller, nous émouvoir et nous étonner. C’est sans doute à ça que l’on reconnait les très bonnes séries !

A lire aussi : On a vu pour vous … Jeune et Golri, la nouvelle comédie de OCS

Que retenir de la saison 3 de Missions ?

Une parfaite alchimie entre une narration riche et puissante, et une réalisation magistrale

Des prestations littéralement bluffantes, en premier lieu celles de Barbara Probst et Hélène Viviès

Une fin de série maitrisée mais frustrante

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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