Une nourrice a été condamnée à 5 mois de prison ferme ce mercredi pour avoir commis des violences volontaires sur un nourrisson à Villejuif en 2008. Il était alors âgé de 7 mois, et présente aujourd’hui plusieurs handicaps dus à cette maltraitance.
La sentence est tombée. La nourrice qui avait secoué un enfant en bas-âge à plusieurs reprises en 2008 écopera de 5 ans de prison ferme. Les réquisitions de l’avocat général auront donc été suivies par la cour d’assises du Val-de-Marne, contre cette femme de 45 ans qui s’occupait du nourrisson battu depuis six mois.
Des séquelles à vie
L’enfant avait été retrouvé un soir par sa mère paralysé, le visage tuméfié. Hospitalisé le lendemain, il tombait dans le coma quelque 48h plus tard.
Aujourd’hui âgé de sept ans, l’enfant était présent au tribunal. Fortement handicapé par les sévices qu’il a subies, jamais il ne pourra recouvrer la vue. Handicapé à 85 %, il présente également un retard moteur cérébral sévère. Il est aussi atteint d’une hémiplégie droite ainsi que d’une paralysie du bras droit. Présent à l’audience ce mercredi, l’enfant est scolarisé dans une école spécialisée après avoir passé plus de deux ans à l’hôpital.
La nourrice est mère de trois enfants
L’accusée avait d’abord affirmé aux enquêteurs que le bébé était tombé du canapé alors qu’elle se trouvait dans la cuisine. Elle a ensuite fini par reconnaître avoir secoué le bébé à deux reprises.
Pour cette femme mariée de 45 ans, mère de trois enfants, s’occuper d’un bébé était en fait loin d’être une passion. « C’est vrai, j’ai gardé cet enfant pour gagner de l’argent, sans plus”, a-t-elle avoué le premier jour du procès. La femme est également titulaire d’un diplôme de comptabilité obtenu en Chine et a été envoyée en France par ses parents pour des espoirs de vie meilleure.
La nourrice dira dans un premier temps aux enquêteurs que le nourrisson a fait une chute accidentelle du canapé, avant de finalement reconnaître qu' »un peu énervée par les pleurs » du bébé, elle l’a secoué une première fois. Et a recommencé pour le réveiller avant le retour de ses parents. La femme, que l’on disait sévère avec les enfants, a reconnu qu’elle avait pu « passer ses nerfs » sur le nourrisson.
Chaque année, environ 200 enfants seraient victimes du syndrome du bébé secoué en France, selon les chiffres de l’assurance maladie.