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5 éléments pour comprendre l’affaire Dutroux

La « maison de l’horreur » de Marc Dutroux va bientôt être démolie à Charleroi. Elle était le lieu des atrocités commises par le criminel dans les années 1990. Voici 5 éléments permettant de comprendre cette affaire.

6 disparitions pour 1 même criminel

Mélissa et Julie, 8 ans, disparaissent le 24 juin 1995 dans la région de Liège en Belgique. C’est ensuite le cas d’An et Eefje, 17 et 19 ans, deux mois plus tard. Puis de Sabine, 12 ans, qui est portée disparue en mai 1996 dans la région de Tournai, tout comme Laetitia, 14 ans, dans les semaines qui suivent. Mais rien ne relie ces jeunes filles entre elles. La Belgique est dès lors confrontée à la pire affaire de disparition d’enfants de son histoire.

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Derrière ces disparitions se cache un homme, Marc Dutroux et une maison à Marcinelle dans laquelle il a séquestré et emmuré certaines de ses jeunes victimes. C’est dans la cave de cette maison que Julie et Mélissa ont été abandonnées et sont mortes de faim. Dutroux est également coupable d’avoir enlevé et violé ces victimes. Seules deux d’entre elles ont survécu tandis qu’An et Eefje sont aussi décédées.

Les aveux de Marc Dutroux

Le 20 août 1996, il déclare à la police « Je vais vous donner deux filles » après 72 heures de garde à vue. Les policiers se rendent aussitôt à Marcinelle pour libérer Sabine et Laetitia de la cache de 6m2 dans laquelle elles étaient enfermées. Ce sont ensuite les indications du criminel qui permettent de retrouver les cadavres des autres victimes. En 2004, la justice belge le condamne ainsi à la réclusion criminelle à perpétuité pour ces séquestrations, l’assassinat des 4 autres jeunes et de son complice Bernard Weinstein. « Ce n’était pas une série télévisée mais une histoire vraie. » déclare alors Jean-Denis Lejeune, papa de la petite Julie.

Ce n’était pas une série télévisée mais une histoire vraie.

Jean-Denis Lejeune, papa de la petite Julie

L’illustration des dysfonctionnements de la police et de la justice belge

Ce sont ces dysfonctionnements qui donnent à l’affaire un retentissement national. Tout d’abord, les autorités belges connaissaient Marc Dutroux. En 1989, elles l’avaient en effet condamné à 13 ans et 6 mois de prison pour séquestrations, enlèvements et viols de mineures de moins de 16 ans avant de le libérer au bout de 3 ans. En décembre 1995, la police l’arrête à nouveau car elle le suspecte d’avoir enlevé trois personnes impliquées avec lui dans un trafic de voitures. Les policiers perquisitionnent alors son domicile mais ne parviennent pas à trouver Julie et Mélissa dans la cave. A cela s’ajoutent les « manquements judiciaires et policiers » pointés par la commission Dutroux. Parmi ceux-ci sont dénoncés les policiers qui ont ignoré les premières sources de recherche ou encore la « guerre » entre la police judiciaire et la gendarmerie.

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Une protestation nationale

Après cette affaire, la population a alors pris conscience de l’urgence de réformer les services d’enquête belges défaillants. Une « Marche blanche » a ainsi eu lieu le 20 octobre 1996 et a rassemblé plus de 300 000 personnes à Bruxelles. C’était la plus grande manifestation depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « L’affaire a mis au jour un manque total d’efficacité des services d’enquête, ce fut un séisme pour le monde judiciaire. » a expliqué l’avocate Patricia van der Smissen à l’AFP.

L’affaire a mis au jour un manque total d’efficacité des services d’enquête, ce fut un séisme pour le monde judiciaire.

Patricia van der Smissen pour l’AFP

Des réponses apportées mais une confiance ébranlée

Face au retentissement de l’affaire, les autorités prennent vite les mesures qui semblent nécessaires. Le Premier ministre de l’époque Jean-Luc Dehaene annonce ainsi le soir de la Marche la création d’un organisme spécialement consacré aux enfants disparus. L’association Child Focus est donc créée en 1998. Elle vise à faciliter l’échange d’informations entre parents, police et justice lors de la disparition d’un mineur. La gendarmerie belge, dénoncée pour ne pas avoir transmis à la justice ce qu’elle savait sur Marc Dutroux, disparaît ensuite définitivement en 2001. Elle est remplacée par une police à deux entités, locale et fédérale. Enfin, une réforme de la justice est aussi menée pour privilégier l’attention aux paroles des victimes, l’écoute et la transparence.

26 ans plus tard, la Belgique n’a pas oublié cette affaire. Un mémorial dédié aux victimes de la pédophilie va ainsi être érigé après la démolition de la maison de Marc Dutroux.

A lire aussi : Quels sont les 10 pires tueurs en série ?

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