Ce mardi 26 octobre 2021 commence le procès des meurtriers de l’octogénaire, Mireille Knoll. La justice aura trois semaines pour déterminer si le meurtre était à caractère antisémite.
1. Les conditions de sa mort
Mireille Knoll, une femme juive qui avait réussi à échapper aux rafles du Vel d’Hiv, a été retrouvée morte le 23 mars 2018 dans son appartement du 11ème arrondissement de Paris. Les pompiers ont d’abord été appelés pour un incendie. Finalement, la piste de l’accident a été écartée. Le laboratoire de la préfecture de police a relevé cinq départs de feu dans l’appartement. Aussi, le corps de la vieille dame a été retrouvé dans une position étrange sur son lit. Son corps présente onze coups de couteau portés au thorax, au ventre, dans le cou et le dos.
2. Les accusés
Quelques jours après l’évènement, deux hommes sont interpellés. Yacine Mihoub, 28 à l’époque et Alex Carrimbacus, 21 ans. Le premier a déjà été condamné par la justice en 2017 pour agression sexuelle sur la fille de l’aide ménagère de Mireille Knoll. Le second a quant à lui, déjà été placé en prison auparavant pour plusieurs chefs d’accusation. Les deux hommes se sont rencontrés en détention.
Yacine Mihoub connaissait la victime depuis toujours. Il était apparemment apprécié par Mme Knoll. Avant les faits, le fils de la victime et l’épouse du second fils auraient vu l’homme dans l’appartement de la vieille dame. Ce jour-là, il la « suivait avec insistance dans l’appartement tout en consommant du porto« . Le déroulement du meurtre reste ensuite confus en l’absence de témoins.
3. Le déroulement du meurtre selon les accusés
Depuis le début de l’enquête les accusés se rejettent mutuellement la responsabilité.
Dans leur rapport, les enquêteurs expliquent que, selon Carrimbacus, Mihoub l’aurait appelé pour cambrioler la retraitée. C’est apparement un « plan thunes » aurait-il dit. Ensuite, Mihoub aurait simulé des appels pour pouvoir déambuler dans l’appartement et ainsi voler les objets de valeurs. Finalement, il aurait commencé à hurler « tu vas me le payer » avant de « l’égorger en criant « Allah Akbar », toujours selon Carrimbacus.
Dans la version de Yacine Mihoub, ce serait son complice qui aurait commis le meurtre. Lui, aurait simplement appelé son ami pour passer « un bon moment » en buvant du porto chez sa voisine. C’est à son arrivée qu’Alex Carrimbacus aurait voulu cambrioler l’appartement de la vieille dame. Yacine explique que Carrimbacus l’aurait incité à commette le cambriolage. Ensuite, il aurait entendu des cris venant de la chambre. C’est à ce moment-là qu’il aurait vu son complice en train d’assener des coups de couteau à la victime.
4. Le caractère antisémite du meurtre
Selon les propos d’Alex Carrimbacus, Mihoub « parlait des moyens financiers des juifs, de leur bonne situation » avant de commettre le meurtre. Mireille Knoll serait intervenue pour « expliquer que les juifs n’avaient pas tous une bonne situation ». Cela aurait provoqué la colère du dernier qui, en plus, l’aurait accusé d’être la cause de sa dernière incarcération. Il aurait fini par la poignarder au nom de sa vision de l’Islam. L’enquête aurait d’ailleurs relevé « l’ambivalence de Yacine Mihoub vis-à-vis du terrorisme islamiste qui prône notamment l’antisémitisme« . Néanmoins, les juges ont dit que l’accusé n’avait jamais été entendu proférant des propos antisémites.
5. Les réactions face à cette affaire
Ce meurtre a eu lieu un après celui de Sarah Halimi. La sexagénaire avait été tuée en avril 2017 par un voisin qui l’avait défenestré.
Suite à l’annonce du meurtre, la classe politique française a décidé de réagir. Elle a affirmé vouloir combattre l’antisémitisme grandissant dans l’hexagone.
Le président Emmanuel Macron avait déclaré que Mirielle Knoll avait été « assassinée parce qu’elle était juive« . Il voulait alors que la France lutte contre « antisémitisme et l’obscurantisme ».
Le caractère antisémite du meurtre est retenu par la justice le 26 mars 2018.